Budget : quelles dépenses et quelles recettes pour ramener le déficit à 5% du PIB ?
Le premier ministre Michel Barnier a promis un effort inédit par son ampleur, pour ramener le déficit à 5% du PIB, chiffré à 60 milliards d'euros. Concrètement, cela suppose une baisse des dépenses de 40 milliards et une hausse des recettes d'un peu moins de 20 milliards. La baisse des dépenses qui suscite sans doute le plus de commentaires, et d'oppositions, y compris au sein du camp macroniste, semble bien le report de l'indexation des pensions de retraite au 1er juillet prochain au lieu du 1er janvier. Une mesure censée permettre d'économiser environ 4 milliards d'euros soit 10% de l'objectif total de réduction de la dépense publique.
Face à la bronca, Michel Barnier a d'ailleurs ouvert la porte à un possible recul sur ce point mais à condition que les parlementaires trouvent une autre manière d'économiser les 4 milliards ! Il y a aussi 4 autres milliards attendus d'une baisse des allègements de charges accordées aux entreprises mais sans davantage de précisions. Tant Matignon que Bercy renvoient en fait à la présentation jeudi 10 octobre du projet de loi de finances pour le détail des mesures.
La seule certitude, c'est la répartition en gros de l'effort entre l'Etat, les collectivités et la Sécurité Sociale. L'État devrait prendre à sa charge en quelque sorte plus de 20 milliards d'euros sur les 40 de réductions de dépenses. Soit la plus grosse part. Cela devrait passer également par le non-remplacement de certains fonctionnaires partant à la retraite ou par la fusion de quelques organismes publics comme Business France et Atout France.
Les grands groupes et les plus fortunés ciblés pour les recettes
Côté recettes, Michel Barnier a seulement parlé d'une contribution exceptionnelle demandée aux Français les plus fortunés, plus exactement d'une hausse ou d'une refonte de cette très officielle contribution sur les plus hauts revenus (CEHR), créée en 2012. Elle concerne les contribuables gagnant plus de 250 000 euros par an ou 500 000 dans le cas d'un couple. Près de 65 000 personnes en tout selon les calculs de Matignon.
Pour les entreprises, le gouvernement cible les plus grands groupes, dégageant un chiffre d'affaires de plus d'un milliard d'euros. En relevant sans doute de manière provisoire leur taux d''impôt sur les sociétés qui avait été ramené par Emmanuel Macron à 25% pour l''ensemble des entreprises. Autre piste annoncée : une hausse de la fiscalité de l'ordre d'1,5 milliards en faveur de la transition écologique. C'est-à-dire des mesures de taxation supplémentaire visant les transports jugés polluants. Or, le secteur aérien redoute déjà d'être mis à contribution à hauteur d'un milliard d'euros, quand l'automobile craint non seulement un durcissement du malus écologique, mais aussi une baisse du montant du bonus pour l'achat d'un véhicule électrique.
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