Discours de Gabriel Attal : le Premier ministre fait "une politique de santé qui court comme un canard sans tête", estime le docteur Jérôme Marty

Invité sur franceinfo mardi, le président de l'Union française pour une médecine libre dénonce le "bricolage" de Gabriel Attal après son discours de politique générale.
Article rédigé par franceinfo
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Jérôme Marty, président de l'Union française pour une médecine libre. (LUC NOBOUT / MAXPPP)

"Le Premier ministre a une fois de plus montré un gouvernement qui a tendance à faire une politique de santé qui court comme un canard sans tête", a réagi, mardi 30 janvier, sur franceinfo le docteur Jérôme Marty, médecin généraliste et président de l’UFML, l'Union française pour une médecine libre, après le discours de politique générale de Gabriel Attal.

Jérôme Marty voit dans le discours du Premier ministre "des annonces qui ne prennent pas la mesure de la catastrophe que vivent les Français tous les jours avec un système de santé qui est au sol". Sur la politique de santé, le président de l’UFML attendait "autre chose que du bricolage".

Des gardes sans repos compensateur

Le Premier ministre a notamment menacé de restaurer les obligations de garde pour les médecins libéraux, dans les départements ou le Service d'accès aux soins (SAS) ne parviendrait pas à se mettre en place. "On va obliger les médecins à faire des gardes sans parler de repos compensateur", déplore Jérôme Marty. Il rappelle qu'en médecine libérale, "quand vous faites une garde, vous n'avez pas de repos compensateur le lendemain", alors qu'à l'hôpital, "vous faites une garde, vous avez un repos compensateur. Le médecin libéral, lui, ne peut pas".

Gabriel Attal a aussi promis de nommer un émissaire "chargé d'aller chercher à l'étranger des médecins qui voudraient venir exercer en France" et a confirmé "la régularisation des médecins étrangers sur notre territoire" pour remédier à la pénurie de soignants.

La régularisation des médecins étrangers

La régularisation des médecins étrangers est "une très bonne chose", estime Jérôme Marty. "Il faut que, enfin, on résolve la problématique de ces médecins étrangers qui ont rendu d'énormes services à la France en particulier pendant le Covid et qui sont souvent maltraités par la France."

Mais le président de l'UFML dénonce le fait d'aller chercher des médecins à l'étranger. "J'attendais autre chose que le fait de dire, on va nommer un émissaire pour aller chercher des médecins dans d'autres pays pour trouver des médecins qui veulent venir en France. Ce n'est pas Tintin au Congo." "La Françafrique, c'est fini, les colonies, c'est fini", s'indigne le médecin. "Il y a des pays qui ont besoin de leurs médecins. On ne va pas aller dévaliser des pays pour améliorer le sort de la France."

Sur les rendez-vous non honorés par les patients, que Gabriel Attal entend faire payer, "il faut changer la loi", assure Jérôme Marty. "On n'a pas le droit de faire payer pour un acte qui n'a pas été réalisé." Mais il faudra ensuite "voir comment on fait payer ce patient. On nous dit, l'Assurance maladie va ponctionner directement le compte du patient". Il pointe enfin un "problème juridique qui est celui de prouver que le rendez-vous n'a pas été honoré. Ce n'est pas si évident que ça".

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