"Stupéfiant, révoltant, inquiétant", "incompréhensible" : des élus et personnalités politiques témoignent leur soutien à Anticor

L'association anticorruption, qui attendait une réponse après l'annulation par le tribunal administratif de Paris du précédent agrément, dénonce le "refus implicite" du gouvernement.
Article rédigé par franceinfo
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Des membres d'Anticor lors de l'Université d'été de l'organisation, Nantes, France, 2022. (JEREMIE LUSSEAU / HANS LUCAS)

"Stupéfiant, révoltant, inquiétant. À l'heure où la corruption reste un des fléaux de notre vie économique ! Ce gouvernement sera donc celui de toutes les hontes et indignités", réagit ce mercredi le député (LFI) de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière sur le réseau social X, après la décision du gouvernement de ne pas renouveler l’agrément de l’association de lutte anti-corruption Anticor. Le député (PS) des Landes, Boris Vallaud, regrette de son côté une "décision incompréhensible".

Le gouvernement n'a pas renouvelé l'agrément de l'association anticorruption créée en 2002, actuellement impliquée dans plus de 160 procédures. "Nous sommes bien conscients que nos actions contre la corruption agacent profondément le gouvernement", a réagi l'association. L'agrément lui permettant d'intervenir dans des dossiers de lutte contre la corruption et d'atteinte à la probité n'a pas été renouvelé, le précédent ayant été retiré par la justice administrative.

La Première ministre, Elisabeth Borne, s'était déportée samedi dernier de tout acte concernant Anticor, au profit de la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna. Le Quai d'Orsay avait jusqu'à mardi 26 décembre 23h59 pour renouveler ou non l'agrément demandé par l'association. Or, rien n'apparaît au Journal officiel ce mercredi. L'absence de réponse du gouvernement constitue donc un refus implicite. "Je suis indigné face à cette décision qui porte un coup de canif à la lutte contre la corruption", réagit Me Brengarth sur franceinfo.

"Censure"

"Le gouvernement ne lutte pas contre la corruption, il lutte contre Anticor. Le message est très clair. Le manque d’éthique est érigé en système politique", renchérit également sur X la députée (LFI) de Seine-Saint-Denis Raquel Garrido, qui assure de son "entier soutien" à l'association. Le député LFI Ugo Bernalicis, lui, appelle à la "mobilisation face à l'inanité du gouvernement" en signant une pétition sur Change.org.

Le député Debout la France de l'Essonne et candidat aux présidentielles de 2012, 2017 et 2022 Nicolas Dupont-Aignan dénonce également un choix "scandaleux". Anticor "a enquêté sur la vente d’Alstom, Alexis Kohler, Dupond-Moretti, Benalla… La censure, l’arme courante de la Macronie", ajoute-t-il.

"Tolérance zéro"

Enfin, François Molins, procureur général honoraire près la Cour de cassation, estime qu'il "serait plus sain pour notre démocratie" que ce soit "une autorité administrative indépendante comme la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) qui statue sur les demandes d'agrément des associations". François Molins estime que "la lutte contre la corruption doit constituer une priorité et nécessite une tolérance zéro".

Mais selon lui, il serait plus sain pour notre démocratie que ce ne soit pas le gouvernement qui statue sur les demandes d'agrément mais une autorité administrative indépendante comme la HATVP.

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