Politique : Emmanuel Macron prend le risque "de la coagulation des oppositions"
Emmanuel Macron a souvent été accusé d'être le président des riches. Certains attendaient un virage social. Est-ce le cas ? L'analyse de Nathalie Saint-Cricq, du service politique de France 2.
Emmanuel Macron a souvent été accusé d'être le président des riches. Dimanche 26 août, son premier ministre, Édouard Philippe a dévoilé la feuille de route du budget 2019 dans le Journal du dimanche. Pour la cheffe du service politique de France 2, le président n'est "pas du tout" en train de prendre un virage social, comme certains l'espéraient. "Il reste totalement cohérent par rapport à sa campagne et à son credo, la valeur travail, avec un petit côté sarkozyste", analyse Nathalie Saint-Cricq, car Emmanuel Macron fait le choix de miser sur le retour à l'emploi en privilégiant les salariés et les entreprises au détriment des autres.
"Il prend un risque, celui de la coagulation des oppositions"
Sur les réformes engagées et à venir, pas question de mollir, tel est son pari. Ses réformes seront payantes à terme. Tout le problème est de savoir quel sera le terme, et quel sera le degré de patience des Français ? Emmanuel Macron prend-il un risque en exigeant davantage des retraités et des bénéficiaires d'allocations ? "Il prend un risque, celui de la coagulation des oppositions", estime la journaliste. "À gauche, on trouve qu'il fait trop d'économies sur le social, et à droite, on trouve qu'on n'en fait pas assez. Et le gros risque politique, c'est les retraités : entre la CSG et les pensions de retraite qui progressent très faiblement, ils pourraient se sentir un peu vaches à lait, malgré l'exonération de la taxe d'habitation pour les milieux les plus modestes." Les retraités ne défilent pas, n'ont pas de parti, mais ils votent, et, par le passé, plutôt pour Emmanuel Macron selon la journaliste. "Donc on voit mal comment le chef de l'État pourrait s'exonérer d'une vaste explication ou justification. Ce n'est pas trop son genre, a fortiori dans ce contexte de forte baisse des sondages."
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