Mobilisation contre la baisse des APL : "On ne comprend pas que l'État s'attaque aux plus pauvres"
Jean-Baptiste Eyraud, de l'association Droit au logement, appelle à manifester samedi contre la baisse de cinq euros par mois de l'aide au logement. Il dénonce une "farce".
Le collectif Vive l'APL appelle à manifester, samedi 14 octobre (16h00), pour protester contre la baisse de cinq euros par mois de l'aide personnalisée au logement. Une baisse effective depuis le 1er octobre. Plusieurs associations de mal-logés, de locataires, d'étudiants vont participer à cette mobilisation. Ce sera également le cas de Droit au logement. Invité de franceinfo samedi, Jean-Baptiste Eyraud a exprimé son incompréhension face à la décision du gouvernement et annonce une aggravation de la crise de la pauvreté.
franceinfo : Vous pensez que cette mobilisation peut avoir un effet sur le gouvernement ?
Jean-Baptiste Eyraud : Il faut bien comprendre que ce sont cinq millions de locataires qui connaissent cette ponction de cinq euros par mois et ce sont souvent les plus modestes : les étudiants, les jeunes, les habitants des quartiers populaires HLM. Ils vont aussi être impactés par une baisse de la trésorerie des bailleurs sociaux. L'État a décidé de retirer 60 euros sur l'APL des locataires HLM et impose aux bailleurs sociaux une baisse équivalente des loyers. Ils auront moins d'argent pour entretenir le patrimoine, pour le réhabiliter ou pour construire de nouveaux logements. Au final, ce sont les mal-logés qui vont aussi pâtir de cette ponction.
Emmanuel Macron avait demandé aux propriétaires de baisser de cinq euros leurs loyers.
C'est une farce, ce n'est pas crédible. Pour que les bailleurs privés baissent leurs loyers, il faut les obliger à le faire. Il faut encadrer les loyers à la baisse, il n'y a pas d'autres solutions. Malheureusement, ce sont les aides aux locataires modestes qui sont baissées. Il y a une pression de plus en plus forte sur les locataires. Les cinq euros que l'on enlève aux ménages les plus modestes, c'est important pour eux. Parce qu'une fois qu'on a payé les charges fixes, qu'est-ce qu'il reste pour vivre ? Cinq euros, ce sont des médicaments en moins, des repas en moins. On ne comprend pas que l'Etat s'attaque aux plus pauvres.
Emmanuel Macron est surnommé "le président des riches". Vous partagez cet avis ?
Pour la première fois en 27 ans, depuis que je suis porte-parole de Droit au logement, j'ai la trouille pour le système de protection de l'habitat social, pour le modèle économique du logement social. C'est essentiel pour lutter contre la misère. Sans ça, ce sont des centaines de milliers de personnes qui dorment sur les trottoirs. C'est pour cela qu'on se mobilise.
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