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Mesures pour réduire le coût du permis : "Derrière cette formation, il y a de la sécurité"

Jean-Bernard Marcuzzi, secrétaire national du syndicat des personnels techniques, administratifs et de services (SNPTAS-CGT), l'un des principaux syndicats d'inspecteurs, réagissait vendredi sur franceinfo au mesures annoncées par le gouvernement. 

Article rédigé par franceinfo
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Les jeunes en conduite accompagnée pourront désormais passer le permis à 17 ans.  (LIONEL VADAM / MAXPPP)

"Derrière le permis de conduire, il y a de la sécurité" a estimé sur franceinfo, vendredi 19 juillet, Jean-Bernard Marcuzzi, le secrétaire national du syndicat des personnels techniques, administratifs et de services (SNPTAS-CGT), l'un des deux principaux syndicats d'inspecteurs du permis de conduire. Il réagissait aux trois mesures annoncées la veille par le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Des mesures qui ont pour objectif de réduire les coûts de l'examen. 

franceinfo : La première des mesures abaisse l'âge minimum légal d'obtention du permis à 17 ans pour ceux qui ont choisi la formule de conduite accompagnée. Des mineurs qui devront attendre 18 ans pour conduire seuls. Que pensez-vous de ce délai ?

Jean-Bernard MarcuzziQuand on fait la conduite accompagnée, ce n’est pas une démarche d’une personne, c’est une démarche formateur-formé-parents. Si l’on s’inscrit dans cette démarche, on devrait arriver à continuer la conduite jusqu’à ce que le jeune atteigne18 ans et puisse, avec le permis obtenu préalablement, partir en conduite. Je souscris à la prudence, mais si l’état d’esprit de la conduite accompagnée est respecté, ça devrait l'atténuer. Par contre, l’intérêt que j’y vois, principalement pour les pouvoirs publics, c’est de fluidifier beaucoup plus le passage de ces jeunes. Ils ne vont pas passer [le permis] à 17 ans, mais cela leur donne un temps un petit peu plus long pour passer cet examen et pour ensuite attendre 18 ans et conduire.

Ça va permettre peut-être aussi de réguler les passages d’examen pour les jeunes qui sont en apprentissage traditionnel, et essayer de diminuer ce fameux délai d’attente qui est le leitmotiv de combats du gouvernement parce que ce sont les premières critiques du système avec le coût du permis de conduire. Je crois qu’il faut avoir, pour le gouvernement et monsieur Castaner [le ministre de l'Intérieur] en particulier, beaucoup de prudence dans ce qu’on avance. Le permis de conduire ce n’est pas de l’argent, c’est une formation. Derrière cette formation, il y a de la sécurité. On n’arrête pas de nous parler de sécurité routière. Il faut mettre la formation en parallèle de la maîtrise de ces risques.

Que pensez-vous de l’autre mesure qui consiste à miser davantage sur les simulateurs de conduite ?

Le simulateur de conduite est très peu utilisé aujourd’hui. Il peut apparaître comme une aide à certaines formations. Nous nous n’y sommes pas défavorables mais nous souhaitons que l’utilisation de ce simulateur ne soit pas une base de formation mais un complément de formation. Imaginons aujourd’hui, les jeunes qui conduisent toute la journée entre 8h et 22h, ils n’utilisent pas les feux de croisement et de routes. Ils ne connaissent pas la conduite de nuit et le simulateur peut palier ce manque. Les gens qui apprennent à conduire particulièrement en zone urbaine connaissent moins les zones rurales avec les routes sinueuses sur lesquelles on peut avoir une allure un peu plus relevée.

Il ne faut pas utiliser le simulateur, tel que je l’entends dans la bouche du ministre, comme un élément qui va permettre de réduire le coût d’une heure de conduite. Il faut l’utiliser comme un élément qui va permettre de perfectionner la formation aux endroits où on en a besoin. Bien sûr, cela va aussi permettre de faire ces formations à des coûts un peu réduits mais le leitmotiv de l’argent ne doit pas être le motif principal. 

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