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Les ministres passent leur entretien de fin d'année : à quoi ressemble cette évaluation avec Edouard Philippe ?

Les ministres sont reçus à partir de mardi pour évaluer leur première année au gouvernement. Ces entretiens seront menés par Edouard Philippe à la demande d'Emmanuel Macron pendant tout le mois de juillet.

Article rédigé par franceinfo
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Le Premier ministre Edouard Philippe et le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer à l'Elysée, le 21 mars 2018. (LUDOVIC MARIN / AFP)

"Avoir une conversation les yeux dans les yeux avec tous les ministres". Le Premier ministre Edouard Philippe reçoit à partir de mardi 3 juillet ses ministres pour faire le bilan de leur action. Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, ces entretiens seront menés à Matignon. Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer sera le premier reçu à 10h15 mardi, suivi mercredi de Bruno Le Maire puis de Nicolas Hulot, jeudi. Les autres ministres seront reçus jusqu'à la fin du mois, mais aucun secrétaire d'Etat ne sera reçu. Tous seront jugés sur trois critères : l'exemplarité, la collégialité et l'efficacité. Critères d'évaluation, moyens... Voici comment vont se dérouler ces entretiens.

Un entretien de deux heures 

"Edouard Philippe est un vrai manager d’équipe. Donc il manage", a déclaré le secrétaire d'Etat à la Cohésion des territoires Julien Denormandie. Ces entretiens d'évaluation sont inspirés de ce qui se pratique dans l'entreprise et devraient durer deux heures environ. Ils s'effectueront en tête à tête entre le Premier ministre et le ministre sans la présence de conseillers, décrit le Huffington Post. L'objectif est de "faire le bilan de l'avancement de la feuille de route, vérifier ce qui a été engagé, étudier la suite...", a indiqué Edouard Philippe en mai. 

Les ministres chargés de présenter un plan de transformation ministériel

Ces rendez-vous répondront à deux objectifs : faire un point d’étape sur les mesures et réformes engagées et préparer celles à venir, note Le ParisienLes ministres doivent présenter "un plan de transformation ministériel pour 2018-2022", que le Premier ministre leur avait demandé de préparer début juin.

Ce plan doit présenter les principales actions menées depuis un an (3 à 5 par ministère), et celles à venir. Il doit comprendre les différentes réformes et les impacts attendus, le calendrier et les indicateurs de suivis, ainsi que les moyens et équipes mis en œuvre.

Pour faire le bilan de l'année écoulée, le Premier ministre et la ou le ministre convoqué(e) vont s'appuyer sur la feuille de route envoyée en septembre 2017 par Matignon à chaque ministère. Celle d'Agnès Buzyn indique en trois points les priorités à mener au ministère de la Santé : transformation du système de santé, soutenabilité du modèle de protection sociale et mise en œuvre de politiques de solidarité pour mieux protéger les personnes vulnérables.

Un tableau Excel pour comparer les objectifs et résultats

Un tableau Excel a été élaboré pour chacun des ministres pour évaluer leurs actions dans le détail. Par exemple, pour le ministère de la Justice, il est possible de préciser combien de places de prison ont été créées par rapport aux objectifs affichés ou de constater qu'un quart des directeurs d'administrations centrales (46 sur 188) ont été changés en un an. 

Un rappel des règles pour éviter les couacs

Chaque entretien sera l'occasion pour Edouard Philippe de rappeler les "obligations collégiales" de ses ministres. Dans une circulaire publiée en mai 2017, il a fixé un certain nombre de règles pour éviter les "couacs" qui avaient affaibli le mandat de François Hollande, précise le Huffington Post. " Vous devez adopter un comportement modeste et respectueux de chacun (...) La discrétion est le nécessaire complément de la collégialité et de la solidarité", indique la circulaire.

Invité de franceinfo lundi, le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement Christophe Castaner a ajouté que les ministres pouvaient être évalués en fonction de leur "capacité de travail collectif"

Si certains ministres peuvent ne pas assez travailler collectivement, le premier ministre peut être amené à leur dire.

Christophe Castaner

sur franceinfo

Depuis plusieurs mois, certains ministres ont exprimé publiquement leurs désaccords, comme Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, sur l'éventuelle baisse des aides sociales ou Gérard Collomb qui a refusé de donner son opinion sur l'abaissement de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires, rappelle LCI.

Pas de notation, mais une volonté d'amélioration

Ces entretiens ne mèneront pas à des sanctions ni à aucune forme de notation, a précisé Edouard Philippe sur RTL. Interrogé pour savoir si un remaniement pourrait avoir lieu à l'issue de ces entretiens, le Premier ministre a juste précisé que ces rencontres servaient à "améliorer l'action collective" et "regarder ce que nous avons fait, et bien fait". "On n’est pas à l’école. Ça ne sera pas stop ou encore", nuance l’un de ses collaborateurs au Parisien, qui reconnaît néanmoins qu’il "ne s’agira pas d’un simple entretien de courtoisie."

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