Edouard Philippe, ministre de l'Intérieur par intérim ? "Le Premier ministre ne peut pas assurer toutes ces fonctions"
"Il faut au ministère de l'Intérieur une présence 24h/24, ce n'est pas le ministère de la routine, mais le ministère de l'événement", juge le responsable du syndicat UNSA Police, Philippe Capon.
"Il y a urgence" à trouver un remplaçant, s'inquiète mercredi 3 octobre sur franceinfo Philippe Capon, secrétaire général du syndicat UNSA Police, après la démission de Gérard Collomb du ministère de l'Intérieur. Edouard Philippe, le Premier ministre, assure l'intérim place Beauvau.
franceinfo : Gérard Collomb a annoncé laisser derrière lui "un ministère apaisé". Êtes-vous d'accord ?
Philippe Capon : C'est la fin d'un feuilleton qui a démarré quand il a fait savoir qu'il allait partir. J'étais un peu surpris de cette annonce, mais le ministre s'était voulu rassurant : il m'avait appelé deux jours après en me disant qu'il ne partirait pas de sitôt. C'est quand même un peu particulier, ce départ, c'est du jamais vu... Qu'une passation se fasse avec le Premier ministre, c'est assez singulier, mais on a besoin d'un ministre omniprésent, pas d'un ministre qui a ses pieds à Paris et la tête à Lyon.
C'est donc le Premier ministre qui assure l'intérim. Regrettez-vous cette décision ?
Il y a urgence. Le Premier ministre ne peut pas assurer toutes ces fonctions. Le ministère de l'Intérieur est très prenant. Il faut une présence 24 h/24, ce n'est pas le ministère de la routine, mais le ministère de l'événement. Les policiers continuent de faire leur travail, il n'y a plus de patron. On attend maintenant la nomination d'un vrai ministre de l'Intérieur avec impatience.
Que retenez-vous du passage de Gérard Collomb ?
Il a lancé plein de chantiers, ils sont tous en cours... C'est comme si vous construisiez un immeuble de dix étages, que tout est au premier étage et qu'il reste le reste à construire. On peut avoir certaines inquiétudes : on a vu que les ministres passent et lancent des chantiers qui ne sont ensuite pas repris au même niveau ni à la même hauteur. Parfois, ils sont même abandonnés. On demande que les policiers aient de meilleures conditions de travail. Gérard Collomb a d'ailleurs refusé de gérer certains dossiers : les heures supplémentaires, le temps de travail peu adapté aux conditions du temps de travail européen... Il reste des chantiers que le nouveau ministre devra prendre en main dès son arrivée.
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