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Gérard Larcher (UMP) a promis mercredi que le débat sur la réforme des retraites irait "jusqu'au bout" au Sénat

"Nous irons au bout du débat", a garanti le président du Sénat sur RTL, alors que quelque 1.200 amendements ont été déposés sur le projet de loi.Il a souligné être "extrêmement réticent" à tout recours à la procédure, comme le vote bloqué, pour l'accélérer. "Je n'ai jamais souhaité utiliser ce type de procédure,ce n'est pas mon style", a-t-il dit.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
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Le président du Sénat Gérard Larcher (UMP), le 14 septembre 2010. (AFP - Jacques Demarthon)

"Nous irons au bout du débat", a garanti le président du Sénat sur RTL, alors que quelque 1.200 amendements ont été déposés sur le projet de loi.

Il a souligné être "extrêmement réticent" à tout recours à la procédure, comme le vote bloqué, pour l'accélérer. "Je n'ai jamais souhaité utiliser ce type de procédure,
ce n'est pas mon style", a-t-il dit.

Quant à la date du 15 octobre fixée pour la fin de l'examen du texte, M. Larcher a affirmé : "Ce calendrier, nous l'avons décidé collectivement, majorité et opposition, début septembre, nous l'avons confirmé la semaine dernière et ce soir, nous nous réunirons à la lumière des près de 1.200 amendements pour voir dans quelles conditions nous pouvons avoir le meilleur examen".

Après l'Assemblée nationale où le texte a été adopté le 15 septembre, le second round parlementaire s'est ouvert mardi pour une dizaine de jours. Des évolutions du texte sont attendues.

Le président du Sénat Gérard Larcher a proposé le maintien provisoire des 65 ans sans décote pour les femmes dans un entretien publié dimanche sur le site des Echos.

En ouvrant mardi le débat au Sénat sur la réforme des retraites, le ministre du Travail Eric Woerth a déclaré que "le gouvernement ne reviendrait pas sur le relèvement des bornes d'âge", c'est-à-dire 62 ans pour l'âge légal de départ et 67 ans pour un départ sans décote.

"Nous devons respecter l'équilibre général du texte, car la première des justices d'un système de retraites, c'est d'être en équilibre. Si les retraites publiques ne sont plus assurées, ce sont les plus modestes qui sont pénalisés", a lancé le ministre alors que des protestations fusaient des bancs de l'opposition de gauche.

Manifestation devant le Sénat
Plusieurs milliers de personnes (3.500 à 4.000, selon les syndicats, 2.000 selon la préfecture de police) ont manifesté mardi devant le Sénat à l'appel des unions régionaes des syndicats d'Île-de-France. Ils ont demandé aux sénateurs, qui commencent l'examen du texte, de ne pas voter la réforme des retraites.

Les slogans appelaient à la "grève générale" contre la réforme. D'autres scandaient : "La retraite à 60 ans, on s'est battu pour la gagner, on se battra pour la garder" ou encore "Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère. De cette société là, on n'en veux pas!

Une importante délégation de sénateurs communistes et socialistes, dont beaucoup ceints de leur écharpe tricolore, comme Catherine Tasca (PS) et Nicole Borvo (PCF), avaient rejoint les manifestants, ainsi que le secrétaire national du PCF Pierre Laurent. Martine Aubry s'est joint brièvement aux manifestants, au côté du président du groupe PS, Jean-Pierre Bel, au milieu des drapeaux de la CGT.

A l'issue de la manifestation, les organisateurs ont donné rendez-vous le 12 octobre pour une nouvelle journée de grèves et de manifestations nationales contre cette réforme.

Proposition de Gérard Larcher pour les femmes

Le président du Sénat a précisé que sa proposition ne constituait pas "une remise en cause générale" du projet de loi du gouvernement mais répondait à la nécessité de "gérer une transition" pour les générations nées entre 1950 et le début des années 1960, estimant que cette mesure bénéficierait à "environ 100.000 femmes par an" nées jusqu'en 1963.

L'opposition reste mobilisée
La gauche et les Verts n'ont pas l'intention de baisser les bras. L'opposition a même promis d'être 'très combative" selon le président du groupe PS, Jean-Pierre Bel, sénateur de l'Ariège. Dénonçant une réforme idéologique, la Secrétaire nationale des Verts Cécile Duflot a donné le ton lundi matin sur France 2 en réaffirmant : "il faut continuer à mener le combat".

Le gouvernement inflexible mais débat plus ouvert au Sénat
François Fillon l'a redit dimanche soir sur M6 : "Il y a toujours des aménagements possibles, mais il y a un principe de base (...) c'est l'allongement (...) à 62 ans" du départ en retraite aujourd'hui fixé à 60 ans". Selon le Premier ministre, "les manifestants qui ont défilé une nouvelle fois samedi contre la réforme des retraites "se trompent".

Cette position sera plus difficile à maintenir au sein de la Haute Assemblée. L'UMP ne dispose pas de la majorité dans l'hémicycle avec quelque 150 sénateurs. En outre, les 29 sénateurs centristes ont bien l'intention de peser sur les débats.

Les syndicats appellent à une nouvelle journée d'action

Réunis lundi pour faire un point de la situation, les syndicats ont confirmé lundi soir la tenue d'unecontre la réforme, avec grèves et manifestations.

"Confronté à cette mobilisation qui s'amplifie, le gouvernement reste campé sur son intransigeance. Il préfère le mépris au dialogue, il commente les chiffres de manifestants plutôt que de répondre à leurs inquiétudes et exigences", déplorent les syndicats.

L'intersyndicale a appelé à "élargir le mouvement par des initiatives dans les territoires" et "des interpellations des parlementaires". FO n'est pas signataire du texte commun aux sept autres syndicats.

Le chômage et les retraites premières préoccupations des Français

Selon une étude d'Obea Intraforces pour France Info et le quotidien gratuit 20 Minutes, le chômage se classe au premier rang des préoccupations des sondés (28,8%) devant l'avenir des retraites (20,8%) et la crise économique (19,9%).

Viennent ensuite l'insécurité (10,9%), le terrorisme (8,8%), la menace environnementale (6,8%) et l'immigration (4,1%).

* Le sondage a été réalisé du 25 au 30 septembre auprès de 1.000 personnes interrogées par téléphone.

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