Gaz de schiste : ligne de fracture PS/Verts pour les élections ?
C'est Arnaud Montebourg qui a jeté un froid entre socialistes
et écologistes. D'après le Canard enchaîné, le ministre du Redressement
productif attendrait la fin des élections pour publier un rapport qui prône une
technologie propre pour extraire du gaz de schiste.
Il faut dire que ce sujet est un motif de divorce entre PS
et Verts. Le député écologiste des Bouches-du-Rhône François-Michel Lambert en
fait même une condition de l'alliance avec les socialistes.
L'enjeu est de taille car le PS ne peut pas se permettre de
fâcher les Verts. Dans 170 villes de plus de 20.000 habitants, ils ont fait des listes communes dès le
premier tour. Voilà pourquoi, le patron des députés PS Bruno Leroux tient à
faire une mise au point sur l'exploitation du gaz de schiste.
Propos nuancés car François Hollande n'est pas forcément
opposé à des recherches sur d'autres méthodes de fracturation hydraulique. Arnaud
Montebourg s'engouffre donc dans la brèche.
Notre-Dame-des-Landes également dans le viseur
Mais il n'y a pas que le gaz de schiste qui créé des
frictions au sein de la majorité. A Nantes, Notre-Dame-des-Landes attise aussi
les rancœurs. Le Premier ministre veut son aéroport mais les opposants tiennent
bon, dont les écolos.
C'est en partie à cause de ça qu'EELV a décidé de faire
une liste autonome à Nantes, comme dans 21 autres villes françaises de plus de 80.000
habitants. D'après David Cormand, chargé des élections chez EELV, "il n'y
a jamais eu autant de listes écologistes pour des élections municipales ".
Pour autant, le député vert de Loire Atlantique, François de
Rugy, reste pragmatique : pas question de rester fâché au soir du 1er tour.
En clair : les Verts marquent leurs différences au premier
tour avant de se rallier au second.
Le PCF justifie son alliance avec le PS
La PS doit également amadouer le Front de gauche. Pacte de
responsabilité, réforme des retraites, les sujets de discorde se sont également
multipliés ces derniers mois entre les deux partis de la majorité. Le conflit
dépend beaucoup de la stratégie au sein du Front de gauche. Alors que Jean-Luc
Mélenchon s'oppose frontalement au PS, le PC s'est engagé avec le parti
majoritaire dans 210 villes de plus de 20.000 habitants.
Les élus communistes sont pourtant souvent très remontés
contre la politique du gouvernement. Le chef de file des députés communistes,
André Chassaigne, en a fait l'expérience dans sa circonscription du Puy-de-Dôme.
Les accords sont tout de même plus rares depuis que le PS
est au pouvoir. Lors des dernières municipales, PS et PC avaient des listes
communes dans 70% des villes de plus de 20.000 habitants. Aujourd'hui, il n'y
en a plus que dans la moitié.
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