Galerie de portraits du nouveau gouvernement

Nora Berra, secrétaire d'Etat chargée des aînés :

C'est la découverte de ce gouvernement. Nora Berra, 46 ans, mère de deux enfants, médecin à l'hôpital Edouard-Herriot de Lyon. Cette fille d'un tirailleur algérien vient d'une famille de 11 enfant, d'origine maghrebine donc. Sa carrière commence lors des élections européennes de 2004, mais n'est pas élue. 2009, en revanche, est l'année de cette conseillère municipale de Neuville-sur-Saône. 5ème sur la liste européenne de l'UMP conduite par Françoise Grossetête, elle se retrouve eurodéputée par surprise (l'UMP n'attendait que quatre élus dans sa région).

Dans le gouvernement, elle est la nouvelle incarnation de la diversité, en remplaçant Rachida Dati dans ce rôle, même si elle n'a pas de portefeuille régalien.

Michel Mercier, ministre de l'Espace rural et de l'aménagement du
territoire

Autre Lyonnais de l'étape, Michel Mercier, 62 ans, sénateur du Rhône, président du département, et président du groupe Union centriste du palais du Luxembourg, dont il a réussi à préserver l'unité, malgré la scission MoDem-Nouveau Centre. C'est un coup d'épée de Nicolas Sarkozy contre François Bayrou, puisque ce centriste, “vrai démocrate-chrétien” pour ses proches, est un vieil ami du président du MoDem. Il était d'ailleurs toujours trésorier du mouvement, même s'il a pris ses distances du Béarnais depuis quelques temps. Il a été remplacé dès sa nomination ce soir.
_ Personnage tout en rondeur, décrit comme un bon vivant “fin et intelligent”, habitué à manier l'humour, il rêvait depuis longtemps d'un poste ministériel. Le président du Sénat, Gérard Larcher décrit ce vieux routier de la politique comme “un homme pragmatique, mais qui tient sur l'essentiel de ce qu'il croit”. “Il est malin, madré, il sait faire”, commente une sénatrice centriste. Il l'a prouvé au Congrès de 2008 sur la réforme constitutionnelle, en convainquant des sénateurs MoDem qui voulaient voter contre de s'abstenir, malgré les consignes de François Bayrou.

Benoist Apparu, secrétaire d'Etat au Logement et à l'Urbanisme

Avec Benoist Apparu, c'est un membre de la jeune garde de l'UMP qui entre au gouvernement.
Ce titulaire d'un DESS de droit international des affaires, né le 24 novembre 1969 à Toulouse, s'est engagé en politique dès 1994 en tant qu'assistant parlementaire du député RPR Bruno Bourg-Broc. Remarqué par Alain Juppé, il est nommé secrétaire national à la jeunesse du RPR en 1996, poste qu'il occupe jusqu'à l'arrivée de Philippe Seguin à la présidence du RPR en 1997. Il est depuis 2001 adjoint au maire de Châlons-en-Champagne.
En 2002, il devient chef de cabinet de Xavier Darcos, au ministère délégué à l'Enseignement scolaire puis à la Coopération. Entre 2005 et 2007, il a été conseiller puis directeur-adjoint du cabinet de la ministre déléguée à la Cohésion sociale, Catherine Vautrin.
En 2007, il succède à son mentor Bruno Bourg-Broc en étant élu député de la 4e circonscription de la Marne avec 59% des voix au second tour. Très actif à l'Assemblée, il est rapporteur de la loi sur l'autonomie des universités dès juillet 2007. Plus récemment, il a rendu un rapport sur la réforme des lycées.
Spécialiste de l'éducation, Benoist Apparu, trésorier de l'association du Moulin de Valmy, va découvrir un autre secteur pour son premier poste ministériel, celui du logement.

Marie-Luce Penchard, secrétaire d'Etat à l'Outre-mer

C'est la première fois qu'une Antillaise occupe le poste de secrétaire d'Etat à l'Outre-mer. Marie-Luce Penchard, 40 ans, a été bercée dans la politique, puisqu'elle est la fille de la sénatrice chiraquienne Lucette Michaux-Chevry. Depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, elle était la conseillère à l'Outre-mer de Nicolas Sarkozy.
C'est une nouvelle-venue à ce niveau en politique. Elle a été battue aux dernières européennes en Outre-mer, même si sa liste est arrivée en tête.
_ Elle a commencé sa carrière au conseil général de Guadeloupe, dirigé par sa mère, avant d'occuper un poste au sein de celui de l'Essonne. Elle a soigneusement évité de se mettre en avant lors de la crise du début de l'année aux Antilles, mais elle est attendue avec confiance : “avec une Guadeloupéenne au poste de commande, ce que Jégo n'a pu obtenir,
Marie-Luce Penchard l'obtiendra”, affirme ce soir le président, socialiste, du conseil général de Guadeloupe, Victorin Lurel. Elle aura l'occasion de s'en rendre compte dès la fin de la semaine en accompagnant le président de la République sur place.

Henri de Raincourt, secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement

Sénateur de l'Yonne, cet aristocrate de 60 ans se définit comme “un paysan”. Henri de Raincourt a pris son temps avant de s'assoir dans un ministère parisien. Il a déjà refusé trois maroquins, préférant son poste de président du conseil général de l'Yonne, aujourd'hui perdu. Propriétaire terrien, élu à la Haute assemblée depuis 1986, il a, tout comme Marie-Luce Penchard, sucé la politique au berceau. Petit-fils et arrière-petit-fils de conseiller général, maire de sa commune de Saint-Valérien à 28 ans, conseiller général à 31 ans, il a pris la succession à la Haute assemblée de son père, disparu prématurément dans un accident de voiture alors qu'il n'avait que 10 ans.
Il a participé à la création du groupe UMP au Sénat. Et malgré le fait qu'il n'ait jamais été encarté au RPR, il est président de ce groupe depuis l'an dernier.
Partisan d'un “libéralisme tempéré” milite pour la mise en œuvre
loyale du programme de Nicolas Sarkozy. Une loyauté récompensée
aujourd'hui par un poste au gouvernement. Mais il n'aura pas la vie facile, face à des députés emmenés par un Jean-François Copé bien décidé à ne pas se laisser mettre sous tutelle.