"C'est déshonorant d'avoir le même nom que la présidente du FN." Dans une interview à Europe 1 diffusée dans son intégralité, mardi 5 mai, et réalisée lundi soir, après l'annonce de sa suspension du FN, Jean-Marie Le Pen apparaît éprouvé par la décision du bureau exécutif du parti qu'il a fondé, et tient des propos très durs à l'égard de sa fille Marine."C'est une félonie. J'ai exprimé le souhait que Marine Le Pen me rende mon nom", martèle-t-il. "Elle a la possibilité de le faire en se mariant soit avec son concubin, soit avec quelqu'un d'autre, après tout, pourquoi pas M. Philippot", attaque-t-il, visant le compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot, et le numéro deux du FN, Florian Philippot. Interrogé sur le fait que ses déclarations s'apparentent à une "répudiation" de sa fille, Jean-Marie Le Pen répond : "Tout à fait."Il ne souhaite pas la victoire de sa fille en 2017Il assure également ne pas souhaiter, "pour l'instant", une victoire de Marine Le Pen à l'élection présidentielle de 2017 : "Si de tels principes moraux devaient présider à l'Etat français, ce serait scandaleux."L'ancien président d'honneur du parti est convaincu que "les adhérents [du FN] vont être indignés par la félonie", estimant avoir reçu "un accueil sans équivoque" de la part des militants lors de son apparition à la tribune du FN le 1er mai, place de l'Opéra. Enfin, Jean-Marie Le Pen assure que sa petite-fille, Marion Maréchal-Le Pen, a "retiré sa candidature" à la tête de la région Paca. "Mais je ne sais pas si ce sera durable", ajoute-t-il. Lundi, la députée du Vaucluse a précisé, dans une interview au Figaro, avoir demandé "un délai de réflexion" à son parti, et s'est défendue de soutenir son grand-père : "Je ne souhaite pas être prise en otage par Jean-Marie Le Pen."