Pyrénées-Orientales : le candidat LR se dit prêt à travailler avec le RN au conseil départemental, avant de dénoncer une "mauvaise interprétation"
Jean Sol ouvre la porte à une vice-présidence Rassemblement National au conseil départemental en cas de victoire du candidat de la droite et du centre dimanche 28 juin. Le maire RN de Perpignan, Louis Aliot, estime l'entente possible.
Le chef de file de la droite et du centre pour les élections départementales dans les Pyrénées-Orientales, Jean Sol, s'est dit prêt à travailler avec des élus du Rassemblement national s'il était élu président du département, rapporte France Bleu Roussillon.
Au cours d'un débat organisé par la radio locale ce jeudi 24 juin, le sénateur LR a été interrogé sur l'éventualité de proposer une vice-présidence à un élu RN. Jean Sol a répondu que "ça pourrait se faire dans l'apaisement, sur la base d'une représentativité des différentes sensibilités et surtout sur la mutualisation des compétences autour d'un projet". Il a ajouté qu'en "démocratie, à un moment, il faut être en capacité de travailler avec toutes les bonnes volontés, sans exception ni sectarisme […] La porte, en ce qui me concerne, est ouverte."
Prêt à travailler aussi avec la gauche
Quelques heures après ce débat, l'équipe de campagne a précisé les propos du chef de file de la droite et du centre dans un communiqué. Jean Sol n'exclut pas de travailler avec le Rassemblement national, mais il n'exclut pas non plus de travailler avec la gauche.
Ces propos ont fait réagir le Premier secrétaire du PS Olivier Faure. "Dans les Pyrénées-Orientales, Les Républicains et En Marche s’apprêtent à passer un accord avec le RN pour prendre le département à la gauche", écrit-il sur Twitter. "Quelle est votre position Jean Castex, Stanislas Guérini, Christian Jacob ?", poursuit-il avec le mot-clé #OuSontLesRépublicains.
Dans les Pyrénées-Orientales, @lesRepublicains et @enmarchefr s’apprêtent à passer un accord avec le @RNational_off pour prendre le département à la gauche. Quelle est votre position @JeanCASTEX @StanGuerini @ChJacob77 ? #OuSontLesRépublicains pic.twitter.com/tcA3RgevIo
— Olivier Faure (@faureolivier) June 25, 2021
Entente possible pour le maire RN de Perpignan
Le maire de Perpignan, Louis Aliot, a également réagi, au lendemain des propos de Jean Sol. Selon lui, les candidats du Rassemblement national "peuvent s'entendre" avec les élus LR après le deuxième tour dans le département pour évincer la gauche "socialo-communiste". Afin d'éviter "que la gauche continue à gérer ce département avec une politique complètement folle qui produit des résultats de misère sociale absolue, oui, effectivement, on peut s'entendre", a-t-il répondu à une question de Public Sénat sur une possible alliance avec LR au troisième tour, au moment de l'élection du président du département. "Je pense qu'on n'est pas obligés de s'embrasser pour faire de la politique et qu'on peut discuter sur des idées, sur des projets et un échéancier", a-t-il ajouté.
Au deuxième tour, le RN se maintient dans 14 cantons sur 17 du département, après être arrivé en tête dans cinq à Perpignan. Seul maire RN de France à diriger une ville de plus de 100 000 habitants, Louis Aliot place beaucoup d'espoir dans ce département dirigé par la gauche depuis 1998. "Je pense que dimanche 28 juin nous ferons notre entrée au Conseil départemental et même, s'il y a une petite vague en notre faveur, nous pourrons être soit majoritaires, soit le pôle majoritaire de la nouvelle majorité départementale", a-t-il souligné.
Le maire RN de la cité catalane a toutefois dit craindre que le Premier ministre Jean Castex n'ait "déjà engagé des négociations entre la droite LR du département et la gauche socialo-communiste". Jean Castex était maire de Prades (Pyrénées-Orientales) avant son arrivée à Matignon et leader départemental UMP-UDI en 2015. "J'attends de voir la manière dont vont réagir les grosses têtes locales des LR qui iront chercher leurs ordres à Matignon très certainement. C'est à ce moment-là qu'on verra les courageux", a poursuivi Louis Aliot.
Une "mauvaise interprétation"
Devant le tollé, vendredi 25 juin après-midi, Jean Sol a publié un deuxième communiqué intitulé "Aucune compromission ni arrangement de partis" dans lequel il dénonce "la mauvaise interprétation" de ses propos et une "tentative d'intox" en fin de campagne électorale. "Ni moi ni aucun candidat de mon équipe n'avons fait d'alliance avec le Rassemblement national ou la majorité sortante PS/PC", assure-t-il.
"Je réaffirme que si les électeurs m'accordent leur confiance dimanche, mon équipe 'Plus forts ensemble !' représentant la droite et le centre, s'engage à diriger le département au service de l'intérêt général et du bien-être de tous les habitants", écrit le chef de file de la droite et du centre. "Nous sommes déterminés à fédérer les élus de bonne volonté autour de notre projet. Aucune voix ne doit nous manquer", poursuit-il, à deux jours du deuxième tour des élections départementales.
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