Marine Le Pen souhaite se normaliser au maximum et gommer les aspects les plus polémiques de son programme. La présidente du Rassemblement national a d'abord changé la forme : fini le "dégagisme" des élites, prôné lors de sa campagne de 2017. Le discours est aujourd'hui plus consensuel. "Nous travaillons à faire émerger une nouvelle élite", déclare-t-elle désormais. Élargir l'électorat du Rassemblement nationalLe fond a également été modifié. Auparavant, Marine Le Pen voulait suspendre immédiatement les accords de Schengen ; maintenant, la libre circulation des personnes serait maintenue, mais uniquement pour les ressortissants européens. Autre rupture, cette fois-ci sur la dette : pour la première fois, Marine Le Pen admet que les emprunts contractés par la France devront être remboursés. Cette évolution est assumée par le vice-président du parti, Jordan Bardella, qui dit vouloir élargir l'électorat du Rassemblement national. Ces revirements ont toutefois provoqué des départs du RN, comme celui de Florian Philippot, défenseur de la sortie de l'Union européenne, ou encore Jean Messiha. Pour cet énarque, la stratégie de Marine Le Pen risque de faire fuir son électorat traditionnel.