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"Parasite LGBT", "sodomite"... Ecœuré par l'homophobie au sein du parti, un jeune cadre gay claque la porte du FN

Il dénonce l'Omerta qui règne au sein du parti sur les questions d'homophobie. 

Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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Un jeune cadre gay du FN dénonce l'Omerta concernant l'homophobie au parti frontiste. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

"C’est le cœur plein de regrets que j’ai décidé de quitter le Front national", a annoncé sur les réseaux sociaux un jeune cadre du parti frontiste* et secrétaire général du collectif Marianne, mouvement chargé de diffuser les idées du parti dans les réseaux étudiants, mercredi 30 novembre.

Dans une lettre fleuve publiée sur Facebook, ce proche de la ligne sociale et souverainiste de Florian Philippot explique les raisons de son départ. "J’ai découvert au fil du temps le goût amer de la désillusion. J'ai assumé ma sensibilité, progressiste et sociale. Mais s'il est aisé d’être conservateur et militant de la 'Manif pour tous' au Front national, il l’est beaucoup moins d’être favorable au Mariage pour tous et d’adopter un ton mesuré sur certaines questions."

"Cachez ces horreurs que nous ne saurions voir"

Le jeune homme affirme avoir été régulièrement insulté. "On m’a traité de 'gauchiste islamisé infiltré' (sic), de 'parasite LGBT', de 'déchet pédérastique' (ou sa charmante variante 'sodomite'), j’en passe", explique-t-il dans son texte. Selon lui, le parti a atteint les limites de sa stratégie de dédiabolisation. Ce qu'il résume par la formule : "Cachez ces horreurs que nous ne saurions voir, il faut d’une part garder la droite réactionnaire dans la poche, et d’autre part continuer à polir l’image." "Une fois, ça passe. Toutes les semaines, ça fracasse", écrit-il, précisant néanmoins que, selon lui, la ligne voulue par Marine Le Pen n'est pas homophobe.

Désabusé, il explique avoir décidé de claquer la porte du FN pour ne plus subir "l'amnistie systématique de certains dérapages ou les œillères à ce sujet. (...) Dire tout et son contraire pour ratisser large. Refuser de se fixer, de choisir entre l’ultra-conservatisme et le progressisme. Omerta sur les sujets sociétaux, qui ont pourtant leur importance." Et de conclure : "Et tous ces gens prêts à tout pour un poste... Le Front est devenu un parti du système."

*Le nom de cet ancien cadre du FN a été retiré à sa demande six ans après les faits.

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