Le Rassemblement national répond à la majorité présidentielle et publie son contre-rapport sur les ingérences étrangères
Le Rassemblement national publie, jeudi 8 juin, un contre-rapport que France Inter a pu consulter en exclusivité mercredi. Il s'agit d'un texte de 70 pages pour répondre au rapport de la commission d'enquête parlementaire sur les ingérences étrangères, officiellement publié jeudi lui aussi, mais qui a déjà en partie fuité dans la presse la semaine dernière.
Le rapport de la commission - rédigé par la députée de la majorité Constance Le Grip - qualifie notamment le RN de "courroie de transmission du pouvoir russe". C'est donc pour répondre, entre autres, à ces conclusions que le parti d'extrême droite a décidé de répliquer.
"On joue la prochaine présidentielle"
Dans ce contre-rapport, le RN accuse la rapporteure de la majorité d'avoir saboté les travaux de la commission. Il regrette que de nombreuses demandes d'auditions aient été refusées par les députés de la majorité. Le Rassemblement national pointe aussi le fait que les ingérences économiques américaines aient été minorées. Contacté par France Inter, un cadre du parti confie : "Ce qu'on joue, c'est la prochaine présidentielle." Pour asseoir son texte, le RN s'appuie également sur les auditions d'experts qui se sont parfois tenues à huis clos.
Pour rappel, le RN a porté plainte contre Constance le Grip pour avoir fait fuiter le rapport encore secret, dans la presse. De son côté, le député écologiste Julien Bayou - membre de la commission - va écrire au bureau de l'Assemblée nationale pour lui demander de saisir le parquet pour faux témoignage. Il reproche à Marine Le Pen de ne pas avoir répondu clairement concernant les circonstances de rachat du prêt russe.
Le RN avait demandé cette commission d'enquête pour mettre fin aux soupçons de liens entre la Russie et le parti français qui a dû contracter un prêt de 9 millions d'euros en 2014 auprès d'une banque russe (First Czech Russian Bank), accusée d'être proche de Vladimir Poutine.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.