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Le FN soupçonné d’escroquerie, ses dirigeants crient au complot

Le FN, deux de ses dirigeants et un proche de Marine Le Pen, devront faire face à un procès pour des soupçons d'escroquerie aux frais de l'Etat, notamment lors des législatives de 2012. De quoi ternir l’image du parti quelques mois avant l’élection présidentielle de 2017.

Article rédigé par Julien Langlet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Axel Lousteau et Frédéric Châtillon deux proches de Marine Le Pen soupçonné d’escroquerie (JACQUES DEMARTHON / AFP)

Les juges d'instruction ont décidé de renvoyer le Front national et deux de ses dirigeants devant un tribunal correctionnel, a-t-on appris jeudi 6 octobre. Il s'agit de l'enquête sur le financement des campagnes électorales du parti en 2012.

Dans le détail, comparaîtront trois personnes morales (le FN, la société Riwal, et Jeanne, le microparti de Marine Le Pen) ainsi que sept personnes physiques, parmi lesquelles Wallerand de Saint-Just, trésorier du parti, et l'un de ses vice-présidents, Jean-François Jalkh. Frédéric Chatillon, proche de Marine Le Pen, est également renvoyé devant la justice.

La date du procès n'est pas encore connue, mais il est peu probable qu'il intervienne avant l'élection présidentielle. Néanmoins, cette affaire met à mal l'image du parti souvent prompt à dénoncer les "affaires" chez ses adversaires. 

"Ces gens-là n’ont pas été condamnés, je n’ai rien à leur reprocher" Florian Philippot, vice-président du FN

Alors que Marine Le Pen est donnée depuis plus de trois ans en tête de tous les sondages pour le premier tour de l'élection présidentielle pour 2017, le Front national fait bloc autour de sa candidate et contre-attaque.

C’est une persécution des juges, pour le FN

A chaque confrontation avec la justice, c’est la même rengaine au FN. Une fois de plus, ses principaux dirigeants ont dénoncé une persécution des juges dans un dossier ou le FN a toujours clamé son innocence. Une affaire dans laquelle Marine Le Pen n'est pas mise en examen, insiste-t-on au Front, mais deux de ses proches, voire très proches, comme Axel Lousteau, trésorier du micro-parti Jeanne, et Frédéric Châtillon, dirigeant de la société Riwal. Tous deux sont des anciens membres du GUD, un syndicat étudiant d'extrême droite et aux idées plus radicales que la vitrine dédiabolisée du Front national.

Le vice-président du parti Florian Philippot crie au complot : "Ces gens-là n’ont pas été condamnés, je n’ai rien à leur reprocher et je pense que l’objectif est peut-être de dissuader des prestataires de services de travailler avec nous, travailler avec le Front national. On sait que des banques françaises sont dissuadées de prêter à notre candidate [Marine Le Pen]..."

Ça ne prouve qu’une seule chose c’est que nous sommes gênants pour le système en place

Florian Philippot

vice-président du FN

La méthode coué 

Un peu inquiet tout de même de l'image renvoyée le parti et ses dirigeants adoptent la méthode coué et font même le pari que cette affaire décuplera la motivation de ses électeurs. 

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