Désintox. Affaire des assistants parlementaires : non, le Rassemblement National n'a pas été « lavé et blanchi »
Alors qu’un rapport de police dévoilé par le JDD accuse Marine Le Pen d’être au cœur d’un “système de détournement” des enveloppes allouées par l'Union Européenne à chaque député pour rémunérer des collaborateurs parlementaires, Jordan Bardella a défendu le Rassemblement national sur France Inter.
Alors qu’un rapport de police dévoilé par le JDD accuse Marine Le Pen d’être au cœur d’un “système de détournement” des enveloppes allouées par l'Union Européenne à chaque député pour rémunérer des collaborateurs parlementaires, Jordan Bardella a défendu le Rassemblement national sur France Inter.
Pour le vice-président du parti, il n’y a pas d'affaires et il s’agit uniquement d’une nouvelle tentative de déstabilisation à l’approche des élections régionales. « On nous a fait le même coup pendant 5 ans avec des accusations d’escroquerie sur les procès des kits de campagne, dont nous avons été totalement lavés et blanchis par la justice française ».
Le Rassemblement National a-t-il vraiment été « totalement blanchi » comme l’affirme Jordan Bardella ? Le parti – à l’époque appelé Front National - était soupçonné d’avoir mis en place une escroquerie de surfacturation des kits de campagne remboursés par l’État aux législatives de 2012. Le 16 juin 2020, le Rassemblement national s’est fendu d’un communiqué se félicitant d’avoir été « totalement relaxé des incriminations d’escroquerie au préjudice de l’État ».
Mais si le parti criait victoire, il reconnaissait aussi dans ce même communiqué avoir été condamné à une amende de 18.750 euros pour recel d’abus de biens sociaux. Dans cette même affaire, des peines de prison avec sursis ont été prononcées contre des membres du bureau exécutif du RN et Jeanne, le micro-parti de Marine Le Pen, a été condamné à verser une amende de 300.000 euros, dont la moitié avec sursis.
Si la justice a relaxé le parti de Marine Le Pen de la principale accusation « d’escroquerie au préjudice de l’État », les autres condamnations font bien tâche. Et l’affaire n’est toujours pas terminée, puisque le parquet de Paris a fait appel du jugement rendu en juin 2020.
Retrouvez Désintox du lundi au jeudi, dans l'émission 28 Minutes sur Arte, présentée par Elisabeth Quin.
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