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Affaire Kazakhgate : le parquet ouvre une enquête pour vol de montres à l'Elysée

Ces montres de luxe, qui avaient été offertes en 2009, étaient entreposées dans un coffre, au Palais de l'Elysée, informe "Le Point". Elles sont estimées à 44 000 euros chacune.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Photo d'illustration du Palais de l'Elysée à Paris, le 22 mai 2013. (PATRICK KOVARIK / AFP)

Le parquet de Paris a ouvert, mardi 6 septembre, une enquête sur la disparition à l'Elysée de deux montres de luxe dans le cadre de l'affaire Kazakhgate. Les enquêteurs cherchent à savoir si ces deux montres, estimées chacune à 44 000 euros, selon Le Point, ont été offertes en 2009 par un oligarque du Kazakhstan, Patokh Chodiev, à un conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy, Damien Loras. La présence de ces montres à l'Elysée des années plus tard au service des cadeaux présidentiels tendrait néanmoins à montrer que Damien Loras ne les a pas reçues personnellement.

D'après une source judiciaire, l'Elysée a récemment signalé au parquet de Paris la disparition des objets. Une enquête a été ouverte pour vol et recel de vol.

Soupçons de rétrocommissions

L'affaire Kazakhgate porte sur des soupçons de corruption, autour d'importants contrats d'armement conclus par la France avec le Kazakhstan en 2010, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Les juges d'instruction cherchent notamment à établir si la signature des contrats a donné lieu à des versements de commissions illégales à des intermédiaires. 

Ils soupçonnent aussi une équipe proche de l'Élysée de s'être activée pour influencer des dirigeants en Belgique afin de faire passer une loi en faveur de Patokh Chodiev, proche du président du Kazakhstan Noursoultan Nazarbaïev, et deux de ses associés. Le but de la manoeuvre : la signature de contrats commerciaux avec le pays d'Asie centrale.

Des contrats d'une valeur de deux milliards d'euros

En octobre 2010, lors d'une visite à Paris du président du Kazakhstan, les deux pays avaient annoncé un accord pour la fourniture de 45 hélicoptères fabriqués par Eurocopter, filiale d'EADS, et 295 locomotives Alstom, pour un montant total d'environ deux milliards d'euros. 

Cinq personnes ont déjà été mises en examen, notamment pour corruption active d'agent public étranger. Parmi elles, l'avocate française de Patokh Chodiev, Catherine Degoul, un ancien préfet et ancien conseiller à l'Elysée, Jean-François Etienne des Rosaies, et l'ex-sénateur UDI Aymeri de Montesquiou.

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