François Hollande : et maintenant, rassembler la gauche et le centre
Il est apparu tout au long du processus de la primaire comme "le rassembleur". Il a peaufiné cette image, fort des sondages qui le donnaient favori semaine après semaine. Dans les trois débats du premier tour, François Hollande s’est toujours placé au dessus de la mêlée prenant soin de conclure et de faire la synthèse quand tous ses concurrents avaient parlé.
_ Ensuite, la semaine dernière, il est parvenu à rallier les battus du premier tour, de Jean-Michel Baylet et Manuel Valls jusqu’à Arnaud Montebourg en passant par son ancienne compagne Ségolène Royal. Et face aux ultimes attaques, parfois vives, de Martine Aubry, il a esquivé et s’est bien gardé de répondre trop durement afin d’apparaître le plus sage, le plus œcuménique.
Rassembler la gauche et les écologistes
Cet objectif de rassemblement, au delà du PS, il l’a fixé hier-soir devant ses supporters à la Maison de l’Amérique Latine, à Paris. "Nous sommes ouverts. Nous ne sommes pas un clan, une faction, une sensibilité" a notamment déclaré François Hollande en réutilisant des mots de François Mitterrand face à Jacques Chirac en 1988. "Tous sont les bienvenus pour participer à l'œuvre commune", a-t-il expliqué.
Le candidat PS voit les choses "en vert". "J'ai suffisamment de respect pour les écologistes pour savoir qu'ils ont leur place, toute leur place dans le rassemblement qu'il faudra construire, dans un accord de gouvernement qu'il faudra rechercher".
François Hollande voit aussi les choses en "rouge".
"De la même manière, avec le Front de Gauche, il y aura du frottement. On en connaît le candidat et il aime ce type de confrontation", a souligné François Hollande à propos de Jean-Luc Mélenchon. "Et en même temps, c'est la gauche. Et la gauche, elle sera réunie, rassemblée. Nous serons ensemble pour l'élection de 2012", a-t-il dit.
Le centre aussi
François Hollande sait aussi qu’il devra séduire les centristes allergiques à la politique de Nicolas Sarkozy. Il leur tend la main. "Et puis, il y en a d'autres qui ne savent pas s'ils sont de gauche, qui savent qu'ils ne sont plus de droite, ce qui est déjà pas mal, et qu'il faudra bien accueillir le moment venu, s'ils le décident", dit-il en direction du MoDem de François Bayrou.
La droite et l’extrême droite dans son viseur
"Nous n'avons que deux adversaires: l'extrême droite et la droite", prévient François Hollande. Il s’attend à "une campagne âpre". "L’extrême-droite essaiera d'utiliser le terreau de la peur" ; "quant à la droite", dit-il, "elle fera toujours le chantage à la peur du changement, à la crainte de la déstabilisation. Elle laissera penser que nous menaçons les équilibres économiques et budgétaires alors que c'est précisément elle qui les a dégradés".
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