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François Hollande en Corrèze pour présenter ses voeux

François Hollande a présenté, samedi 7 janvier, à Tulle, ses voeux aux Corréziens. "Je serai indéfectiblement à vos côtés", leur a-t-il promis. Devant les militants socialistes, le ton était plus offensif à l'égard du bilan Nicolas Sarkozy.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
François Hollande à Tulle, samedi 7 janvier 2012. (PIERRE ANDRIEU / AFP)

François Hollande a présenté, samedi 7 janvier, à Tulle, ses voeux aux Corréziens. "Je serai indéfectiblement à vos côtés", leur a-t-il promis. Devant les militants socialistes, le ton était plus offensif à l'égard du bilan Nicolas Sarkozy.

A 106 jours du 1er tour de la présidentielle, samedi, le candidat socialiste à la présidentielle était sur ses terres corréziennes, à Tulle, pour présenter ses voeux de député et président du Conseil général de la Corrèze.

Après avoir a recueilli les encouragements de ses administrés pour le mener à l'Elysée le 6 mai prochain, François Hollande a terminé une journée marathon par un meeting où le ton était corrosif à l'égard du bilan de Nicolas Sarkozy.

Le candidat investi par le PS a fustigé un "quinquennat de la dette". "Qui va mieux en France ? On le sait qui va mieux, les plus favorisés, les plus privilégiés, les plus fortunés", a-t-il dénoncé, stigmatisant "des responsables qui n'en sont pas, des ministres qui ne méritent pas le titre".

"TVA sociale, une mauvaise réforme"

Devant les militants socialistes du département, M. Hollande a de nouveau dénoncé la "TVA sociale" voulue par M. Sarkozy déclarant : "Si les Français me confient la responsabilité du pays, je prendrai la décision d'abroger cette mauvaise réforme".

Il a aussi invité à la vigilance face à un Front national, qu'il a qualifié d'"ennemi de la république" et qu'il juge trop présent dans l'électorat traditionnel de la gauche. "Comment admettre que des ouvriers, des employés (...) qui devraient voter à gauche, hésitent à la faire aujourd'hui? C'est notre responsabilité", a-t-il dit.

Auparavant, lors de ses voeux en commun avec la préfète de la Corrèze, Sylvie Thibault, le ton avait été plus chaleureux. "Je serai, quoiqu'il m'arrive en cette année, à votre côté, indéfectiblement à vos côtés, aux côtés de la Corrèze et des Corréziens", a lancé le président du Conseil général de Corrèze, sous les applaudissements de la salle, devant un millier de personnes.

"Vous savez le lien qui m'unit à ce département. Mon premier mandat remonte à 1983. Je ne suis pas né en Corrèze mais pourtant, mes racines sont ici. J'ai été pour ainsi dire implanté d'abord, greffé ensuite. J'ai puisé à toutes les sources pour construire une légitimité démocratique. Je sais ce que je vous dois", a-t-il dit, dans le vaste gymnase du service départemental d'incendie et de secours de Tulle.

"Une pensée respectueuse pour Jacques Chirac"

"Je veux vous exprimer ma gratitude. La Corrèze m'a donné le droit de parler et d'agir au nom des autres. Elle me permet de prétendre aujourd'hui à d'autres fonctions", a déclaré le député du département. "J'ai d'ailleurs une pensée respectueuse pour Jacques Chirac en ce lieu où, des années, il a participé à cette cérémonie de voeux", a-t-il souligné. Mme Chirac, élue de Corrèze, n'était pas présente à cette cérémonie.

Avant de présenter ses voeux aux élus du Conseil général, M. Hollande avait participé, samedi à Tulle, au traditionnel repas des personnes âgées.

"Je suis sûr que quand vous me regardez - ça vous arrive à la télévision - vous devez vous dire : Où va-t-il comme cela ? Comment fait-il ?", a-t-il lancé à l'assistance. Avant de proclamer : "Ne vous inquiétez pas. Je reste sur la formule qui m'a été donnée par plusieurs d'entre vous lorsque la situation était rude.

"Rien n'est acquis, rien n'est donné"

Le mot d'ordre, le slogan, c'était : Cramponnez-vous ! Rien n'est acquis, rien n'est donné, c'est au mérite, c'est au travail, c'est à l'engagement que le suffrage et la confiance se conquièrent, a-t-il dit aux convives réunis dans la salle polyvalente de l'Auzelou. "A l'année prochaine, quoiqu'il arrive !", a-t-il lancé.

Interrogé par la presse, M. Hollande a répondu que cette formule voulait "dire tout simplement que chaque fois qu'il y a un combat qui s'engage, chaque fois qu'il y a une lutte ou une bataille, il faut montrer de la force, du courage, ne rien lâcher. C'est un message de ténacité".

Questionné sur ses voeux en Corrèze, il a lancé, visant Nicolas Sarkozy : "Je ne vais pas transformer les cérémonies de voeux en campagne électorale. Ce n'est pas ma méthode !".

Vendredi soir, devant quelques journalistes, à Laguenne, près de Tulle, le candidat socialiste avait détaillé l'esprit de sa campagne qui alliera "crédibilité, présidentialité mais aussi humanité" face à "l'attitude d'autorité" de Nicolas Sarkozy.

Les voeux d'un président "normal" ? "Oui, je fais ce pari: dans cette période troublée, il y a deux attitudes possibles, une attitude d'autorité -j'ai décidé, voilà ce qu'il faut faire- (...) ou au contraire, en prenant des décisions qui doivent correspondre à la période, avoir une vision, une capacité à comprendre le pays, à le faire adhérer à un projet".

M. Hollande a salué chez les Corréziens cette "valeur très partagée : l'humanité". "Je suis avec les miens. Je suis dans ma source de légitimité, ma racine politique, mon territoire", a-t-il dit.

A Jarnac, dimanche

M. Hollande a prévu dimanche de se rendre à Jarnac, en Charente, sur la tombe de François Mitterrand pour le 16e anniversaire de sa mort. Il avait rendu hommage au dernier président socialiste dans sa ville de Château-Chinon (Nièvre) le 10 mai dernier.

Saemdi, à Tulle, M. Hollande a précisé qu'il ferait cette visite "non pas par nostalgie, pas davantage par devoir, par une forme de rite ou de célébration [mais] pour rappeler la continuité du combat de le gauche, c'est-à-dire le nôtre aujourd'hui", a-t-il expliqué.

"Je ne veux pas laisser François Mitterrand rester le seul président socialiste de la Ve République", a-t-il ajouté devant les militants socialistes. "Nous aurons bouclé la boucle et j'aurai fait mon devoir vis-à-vis de vous.

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