François Hollande au G20 : croissance et climat, le bilan de Brisbane
Comme les autres chefs d'Etats présents à Brisbane pour le G 20, François Hollande a tenu une conférence de presse de clôture ce dimanche. Il a listé les objectifs qu'il s'était fixé et qui ont selon lui été atteints : croissance et régulation financière, lutte contre la fraude fiscale et réchauffement climatique, affaires internationales, dont la crise ukrainienne et la relation franco-chinoise. Puis il a répondu aux questions de la presse portant sur la question des navires de guerre "Mistral", la croissance, l'affaire Jouyet et le débat sur la mariage homosexuel, relancé samedi par Nicolas Sarkozy. Nous vous proposons ici de prendre connaissance des principaux points.
- La croissance :
François Hollande estime que la position française a marqué des points face à la raideur allemande. Il se félicite de l'objectif affiché par les pays les plus riches du monde de prendre des mesures qui permettront un surplus de croissance mondiale de 2,1%. Répondant à la question d'Isabelle Chaillou, du service économie de France info, il précise que vouloir plus de croissance ne signifie pas un renoncement au contrôle des déficits. Il faut "trouver le bon équilibre ", dit-il. Il appelle toutefois l'Europe à faire en sorte que "des réformes soient menées ". La France est en observation à Bruxelles pour son déficit public.
- Le réchauffement climatique :
Le sujet ne figurait pas au programme du G 20, il s'est finalement invité aux discussions officielles et le chef de l'Etat s'estime satisfait qu'un consensus se soit dégagé pour que la conférence de Paris en 2015 soit le grand rendez-vous pour aboutir à un accord "contraignant sur le climat ". Il annonce par ailleurs des contributions au "fonds vert", qui appuie les Etats qui n'ont pas les moyens d'investir dans dans la transition énergétique. Il cite les Etats-Unis et le Japon et espère un "effet d'entraînement ". Pour lui, un accord à Paris permettrait d'éviter un réchauffement de trois à quatre degrés "qui serait source de catastrophe, pour ne pas dire de guerre. Une manière de prévenir les conflits et les catastrophes, c'est de prendre des décisions ".
- L'Ukraine et les "Mistral" :
L'Ukraine a été "l'échange le plus long " de la rencontre entre Vladimir Poutine et François Hollande en marge du G 20. Le chef de l'Etat a tenté d'expliquer la position de la France, souvent critiquée pour sa complaisance à l'égard de la Russie : d'un côté "fermeté quand il y a un manquement " au "respect des accords de Minsk", c'est à dire le cessez-le-feu, la mise en place d'un dialogue, le contrôle des frontières et le règlement de la question du gaz, abordé à Milan en octobre, mais pas réglé. Mais il a aussi décrit la relation franco-russe comme profonde et ancienne. Elle ne "doit pas subir les effets de la crise en Ukraine " et privilégie le "dialogue " pour sortir de la crise. Sur les sanctions, il note qu'elles ont des effets sur l'économie russe, mais aussi sur celles de la zone euro, citant l'agriculture française ou le coup de faiblesse de l'économie allemande.
Interrogé sur le point plus particulier de la livraison des bâtiments de guerre de type "Mistral", il assure qu'il prendra sa décision "en dehors de toute pression ".
- Mariage homosexuel :
Après l'évocation samedi d'une "abrogation " de la loi par Nicolas Sarkozy, en campagne pour la présidence de l'UMP, François Hollande a répondu à la question d'un journaliste qui lui demandait de préciser sa position. Tout en notant que les candidats à l'UMP avaient des des "positions différentes" sur le sujet, il souligne que la loi a été votée et que le débat est aujourd'hui clos. Il reconnaît toutefois qu'il se reposera "s'il devait y avoir alternance ". "Moi je pense que l'apaisement est la meilleure des méthode. Le consensus est toujours préférable à la division. Je vous dis ça parce que je suis président de la République. Donc ce principe ne vaut pas pour des candidats ou des responsables politiques ", ajoute-t-il.
- Affaire Jouyet :
Répondant lapidairement à une question sur les appels à la démission qui visent le secrétaire général de l'Elysée, Jean-Pierre Jouyet, dans la tourmente après ses déclarations sur François Fillon, il s'est fendu d'un soutien à son collaborateur et ami de longue date : "Jean-Pierre Jouyet est secrétaire général de l'Elysée et est un bon secrétaire général de l'Elysée ".
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Règlementation financière :
Pour qu'une nouvelle crise "ne puisse plus peser sur les contribuables" à travers le fait que les Etats ont financé les défaillances bancaires", François Hollande avance qu'après ce G 20, ce sont les actionnaires des banques et les banques elles-mêmes qui seront appelés à la solidarité en cas de défaillance bancaire.
Par ailleurs, il revient sur la lutte contre la fraude fiscale. "Si l'on veut juguler la finance, il faut la surveiller, il faut aussi lutter contre les paradis fiscaux, contre l'optimisation fiscale ", lance-t-il, comme un lointain écho à son discours de campagne du Bourget. "Le G 20 a pris des décisions importantes" assure-t-il. "D'abord l'échange automatique d'informations. Les Etats doivent maintenant communiquer chaque fois qu'il y a un doute sur un établissement, une société ou un particulier ". Sur la lutte contre l'optimisation fiscale, il se félicite de la décision de mettre en place "une sorte d'harmonisation ", sans toutefois empiéter sur le droit de chaque Etat à définir sa propre fiscalité, ce qui fait douter certains experts de l'efficacité des mesures en question.
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