Présidentielle : Fillon annonce qu'il va "prendre du recul" et appelle ses électeurs au "bon sens" contre Le Pen
Si, cette fois, il n'a pas prononcé le nom d'Emmanuel Macron, le candidat éliminé au premier tour exhorte la droite et le centre à l'union face à "l'extrémisme", tout en mettant en garde contre la tentation de rallier "la nébuleuse En marche !" pour les législatives.
François Fillon, qui avait appelé ses électeurs à voter pour Emmanuel Macron dès son élimination au soir du premier tour de l'élection présidentielle, a renouvelé mardi 2 mai son appel pour "éviter de voir la France présidée par l'extrémisme".
>> Suivez en direct l'entre-deux-tours
Le candidat malheureux de la droite et du centre a confirmé lors d'un pot d'adieu avec ses soutiens parlementaires, à la Maison de la chimie à Paris, qu'il allait désormais "prendre du recul" et qu'il abandonnait la présidence de son micro-parti, Force républicaine.
Ce midi aux adieux de Francois Fillon ému et trés longuement applaudi Une chance ratée pour la France ! #Fillon pic.twitter.com/rjxchs39Hy
— Yves Pozzo di Borgo (@YvesPDB) 2 mai 2017
"Je demande à nos électeurs de faire preuve de bon sens", a déclaré l'ancien Premier ministre, selon le texte de son discours transmis par son service de presse. "Je sais leur amertume, leur colère - je la ressens aussi ! - mais notre devoir est de penser d'abord à l'avenir de notre pays. L'avenir, c'est d'éviter de voir la France présidée par l'extrémisme", a-t-il souligné.
Rester unis en vue des législatives
"L'avenir, c'est immédiatement après de placer la droite et le centre en situation de peser de toutes leurs forces sur l'action gouvernementale et parlementaire du quinquennat", a-t-il poursuivi, validant à demi-mot le scénario d'une cohabitation défendue notamment par François Baroin. Le député de Paris ne s'est pas prononcé cette fois explicitement pour Emmanuel Macron, alors que les Républicains sont divisés sur leur positionnement en vue du second tour, qui opposera, dimanche 7 mai, le candidat d'En marche ! à Marine Le Pen.
Au lendemain du premier tour de la présidentielle, le 24 avril, le bureau politique du parti a adopté par consensus une déclaration commune appelant à "voter contre Marine Le Pen pour la faire battre", sans mentionner son adversaire du second tour.
Je l'ai dit et je le redis, le programme économique du Front national appauvrirait la Nation de façon irrémédiable ; la violence idéologique de ce parti diviserait les Français ; son hostilité obsessionnelle à l'égard de l'Europe nous isolerait.
François Fillondevant ses soutiens réunis à la Maison de la chimie
"Ce n'est pas parce que la France va mal qu'il faut se jeter dans le vide"
"Il est alarmant de voir notre société et plus d'un électeur sur deux prêts à consentir aux solutions les plus extrêmes. C'est le signe que notre pays est malade de son déclin : ce terme de 'déclin' qu'on me reprochait autrefois prend tout son sens aujourd'hui, a-t-il plaidé. Mais ce n'est pas parce que la France va mal qu'il faut se jeter dans le vide", a insisté François Fillon.
Il a pressé la droite et le centre de rester unis pour les élections législatives des 11 et 18 juin, mettant en garde contre la tentation de rallier "la nébuleuse En marche !". "Il faut rester unis, il faut aller aux législatives sous nos couleurs, il faut se battre pour des convictions, plutôt que pour des places isolées sur un strapontin", a-t-il martelé dans une pique à peine voilée à ceux qui, comme Bruno Le Maire, n'excluent pas de travailler avec Emmanuel Macron si ce dernier n'obtenait pas la majorité absolue au Parlement.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.