Affaire Fillon : selon Robert Colonna d’Istria, c'est plus un "problème moral" que "juridique"
L'auteur Robert Colonna d'Istria a déclaré, mardi sur franceinfo, que l'affaire "Penelope Fillon" n'avait rien de répréhensible sur le plan juridique, pas forcément sur le plan moral.
Robert Colonna d’Istria, écrivain auteur de deux ouvrages sur le Sénat dont Le Sénat : enquête sur les super-privilégiés de la République aux éditions du Rocher, réagit, mardi 31 janvier sur franceinfo, à l'affaire Penelope Fillon. Pour lui, il y a peu de chance qu'il y ait une mise en examen car c'est plus un "problème moral" qu'un "problème juridique".
franceinfo : Il y a la femme de François Fillon mais aussi ses deux enfants qui auraient été employés entre 2005 et 2007 par François Fillon. Y a-t-il quelque chose de répréhensible ?
Robert Colonna D'Istria : Absolument rien. Il y aurait un problème si ces emplois étaient fictifs. Si ces personnes, recrutées comme attachés parlementaires, n'avaient absolument rien fait. Les assistants parlementaires sont des employés du parlementaire lui-même qui embauche qui il veut. Les emplois familiaux ne doivent pas dépasser les deux tiers de l'enveloppe prévue. Le problème dans cette affaire c'est la dissimulation. On n'a jamais su que Penelope Fillon occupait ces fonctions.
Pensez-vous qu'on pourra faire la lumière sur cette affaire ?
À mon avi, c'est impossible à prouver. On est en face d'un problème qu'on n'arrivera jamais à réglementer. On dit qu'il faut interdire les emplois familiaux, pourquoi pas, mais c'est aussi se priver de collaborateurs très sérieux dont la plupart des gens font du bon boulot. Le problème c'est que c'est très mal défini sur le plan juridique et donc impossible à réglementer, ce qui crée des tentations. Pour les parlementaires, c'est l'occasion d'arrondir leurs fins de mois. On a parlé de 5 000 euros par mois pour madame Fillon.
Ce flou juridique protège-t-il le couple Fillon ?
Rien n'était interdit dans son recrutement. Là où ça se complique, c'est si Penelope Fillon n'a rien fait. C'est difficile de le prouver juridiquement. François Fillon ne s'engage pas beaucoup en disant que s'il est mis en examen, il ne sera plus candidat. Ce n'est pas un problème juridique mais un problème moral.
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