François Fillon menace les banques de nationalisation partielle
Dans le petit manuel du marketing politique, il est toujours de bon aloi de se poser en justicier, surtout quand la crise angoisse les citoyens. François Fillon a donc voulu se montrer en meneur de l'Etat-Zorro hier, déclinant un refrain mis à la mode par la rue du faubourg Saint-Honoré.
_ Revenant sur le plan gouvernemental d'aide aux banques, d'un montant de 360 milliards d'euros, il a assuré que l'Etat avait obtenu des garanties en contrepartie. Et à l'heure où ce pactole devient un slogan très prisé dans les manifestations, il a tenu à faire passer un message : les banques sont sous surveillance. Et si elles ne jouent pas le jeu, elles en paieront les conséquences.
Nicolas Sarkozy est déjà monté au créneau sur ce thème la semaine dernière, rappelant le “pacte moral” passé avec les banques : “Trop de risque hier, trop de prudence aujourd'hui : les deux cas sont coupables. (...) Nous n'avons pas mobilisé tous ces crédits pour regarder indifférents l'économie s'asphyxier parce qu'on ne va pas jusqu'au bout d'une logique”, rappelait-il.
Durcissement des découverts
Le problème, c'est que les banques peinent à démontrer qu'elles respectent leurs engagements. Dans les milieux économiques, certains sont sceptiques : “J'ai quelques informations qui remontent sur un certain nombre de banques qui commencent, de manière unilatérale, à durcir leurs conditions, y compris pour les découverts et les opérations de la vie courante des entreprises”, confie Olivier Bornecque, président de l'Association française des trésoriers d'entreprises (AFTE).
Côté politique, il n'y a pas que l'opposition qui grince. Le député UMP Hervé Mariton s'est interrogé sur la méthode. L'aide aux banques prend la forme de prêts, et non d'une entrée dans le capital des établissements (sauf pour Dexia).
François Fillon s'est donné une dizaine de jours pour dresser le bilan, et savoir si après la carotte, il sort le bâton.
Grégoire Lecalot, avec agences
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