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Fillon : "Le laxisme budgétaire est désormais révolu"

La question de la dette sera au cœur de la campagne présidentielle. Aucun candidat ne pourra en faire abstraction dans son programme. Poids lourds de la majorité, le premier Ministre a donné le ton jeudi à Paris. La France devra faire des efforts.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
François Fillon fait un discours lors du congrès de l'Union professionnelle artisanale, le 20 octobre, à Paris. (AFP - Jacques Demarthon)

La question de la dette sera au cœur de la campagne présidentielle. Aucun candidat ne pourra en faire abstraction dans son programme. Poids lourds de la majorité, le premier Ministre a donné le ton jeudi à Paris. La France devra faire des efforts.

"Le laxisme budgétaire est désormais révolu et c'est toute notre nation qui doit consentir des efforts si elle veut protéger sa souveraineté politique, économique mais aussi sociale et, au premier rang, l'Etat, tout simplement parce qu'il est le principal dépensier", a-t-il dit François Fillon devant l'Union professionnelle artisanale (UPA), réunie en congrès à Paris.

Allusion directe au message quelque peu menaçant de Moody's lundi. L'agence de notation a annoncé qu'elle évaluerait dans les trois mois à venir la stabilité de la note Aaa dont jouit la dette souveraine française lui permettant d'emprunter à moindre coût sur les marchés financiers.

Certaines niches seront préservées

"On ne peut pas considérer toutes les niches fiscales comme étant équivalentes", a expliqué le chef du gouvernement visant le taux de TVA réduit dont bénéficient les secteurs du bâtiment et de la restauration ainsi que les allègements de charges sur les bas salaires.

Quant au "travailler plus pour gagner plus", slogan phare du candidat Sarkozy en 2007, pas question de revenir dessus contrairement à ce que ne cesse de réclamer la gauche. Les mesures "pour faciliter le recours aux heures supplémentaires (...) sont à mes yeux essentielles pour la compétitivité des entreprises et le pouvoir d'achat", a-t-il dit. A "ceux qui dénoncent cette mesure", je veux opposer ma conviction que la valeur du travail est au coeur de notre sursaut économique", a poursuivi M. Fillon.

Au-delà de ces "pré-carrés", Nicolas Sarkozy et le Premier ministre ont demandé à leur majorité de ne pas remettre en cause le plan de 11 milliards d'euros d'économies présenté actuellement au Parlement dans le cadre du budget 2012.

Assurer la stabilité de l'euro

"Avec le président de la République nous sommes totalement déterminés à trouver une solution au problème grec et à assurer la stabilité de l'euro, a également assuré jeudi, le premier Ministre. "Jamais nous ne laisserons tomber 60 années de construction politique, pour la simple et bonne raison que derrière cet écroulement, il n'y aurait que le déclin de l'Europe et le néant."

Parmi les mesures évoquées par le chef du gouvernement français : la recapitalisation des banques européennes, le niveau de restructuration de la dette grecque et la montée en puissance du Fonds européen de stabilité financière. A terme "ll faudra accepter qu'il y ait au sein de la zone euro des institutions qui pilotent la politique économique des Etats, qui assurent la surveillance de la mise en oeuvre des politiques décidées en commun", a également lancé M. Fillon.

Autant dire que le Conseil européen prévu dimanche à Bruxelles s'annonce déterminant pour éviter la contagion de la crise grecque à la zone euro et améliorer la gouvernance européenne.

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