Europe Ecologie s'est réuni samedi à Paris pour discuter sur son avenir et son projet pour la présidentielle de 2012
Après les succès engrangés lors des scrutins européens et régionaux, les membres d'Europe Ecologie (EE) veulent pousser l'avantage.
Mais le débat sur la future structure du rassemblement traîne en longueur et révèle des divergences. A commencer par celles entre Jean-Vincent Placé, n° 2 des Verts et Cécile Duflot, secrétaire nationale de ce parti.
"Je pense qu'il a tort". "Le débat est peut-être technique, mais il est nécessaire et surtout fait avec sincérité", a déclaré vendredi, Mme Duflot. "Tout le monde nous attend", "créer un mouvement tel que le nôtre est toujours complexe", a-t-elle poursuivi, "mais il ne faut jamais critiquer sans agir". "On ne peut pas juger du succès de notre démarche en un mois".
Dans une déclaration à l'AFP, M. Placé avait estimé que la structuration d'EE "n'intéresse pas grand monde, ni les médias ni les militants".
"Autant il y a une volonté très forte d'unité, de rassemblement, de travail sur le fond", "que Dany et Cécile s'entendent bien", "autant l'histoire de la structuration" est "un bide total", fait valoir Vincent Placé, vice-président du Conseil régional d'Ile-de-France chargé des transports. "Quand on demande aux militants : est-ce que vous êtes pour le parti-réseau, la fédération ou la coopérative? Les gens se regardent en se demandant de quoi il s'agit" le n° 2 des Verts sceptique sur l'émergence d'une toute nouvelle structure.
L'eurodéputé Yannick Jadot reconnaît que les militants sont "plus intéressés par le contenu, les propositions sur la fiscalité, l'éducation, les retraites" que par les débats entre "fédération ou mouvement unifié" qui deviennent "une affaire de spécialistes des statuts".
Autre problème, évoqué par M. Placé qui critique "la voie pas dynamique" dans laquelle "Dany et ses amis" ont axé les débats, la campagne d'adhésions est aussi "en train de devenir un bide".
Un peu plus d'un mois après le lancement du processus d'inscription directe à EE, seuls 3.000 Verts sur les 10.000 que compte le parti ont rejoint Europe Ecologie par simple clic sur internet, et 3.000 non-Verts (qui doivent, eux, débourser 20 euros) ont adhéré. L'objectif d'EE pour la fin 2010 est d'atteindre 15.000 adhérents.
Une alternative au PS et un candidat pour 2012
Officiellement, la convention nationale de samedi était conçue comme une "synthèse collective" des conventions régionales entre "Verts, non-Verts et divers" qui se sont tenues début mai dans 19 villes sur le sujet. Et selon Mme Duflot, dans les régions où les débats ont débuté, "les tensions n'existent pas" entre Verts et Europe Ecologie. Ce qui domine, c'est l'envie de continuer l'aventure d'Europe Ecologie et d'apporter des réponses à tous les grands sujets contemporains".
En ligne de mire, la présidentielle 2012 avec l'objectif de proposer une alternative au modèle du PS et d'attirer de nouveaux électeurs avec l'éventuelle candidature d'Eva Joly.
Selon un sondage Ifop à paraître dans Sud Ouest Dimanche, l'eurodéputée d'Europe Ecologie et la secrétaire nationale des Verts sont au coude à coude pour une candidature en 2012.
Un tiers des personnes interrogées (33%) souhaitent que Cécile Duflot soit candidate à la présidentielle et ils sont également 33% à préférer Eva Joly. Parmi les sympathisants Verts, Cécile Duflot, avec 42%, devance Eva Joly (37%).
Les moins de 35 ans ont eux aussi une préférence pour Cécile Duflot (42% contre 26% pour l'eurodéputée). A l'inverse, l'ancienne magistrate distance la secrétaire nationale des Verts de 6 points auprès des plus de 35 ans (36% contre 30%).
Au sein de la gauche, si les sympathisants socialistes se prononcent plutôt en faveur de Cécile Duflot (38% contre 33% pour Eva Joly), ceux du Front de gauche manifestent une nette préférence pour Eva Joly (45% contre 34%).
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