Soupçons de conflits d'intérêts : "La légitimité du ministre est très affectée", estime la présidente de l'Union syndicale des magistrats
La Cour de justice de la République (CJR) a ordonné lundi 3 octobre un procès contre le ministre de la Justice, accusé de prise illégale d'intérêts.
"La légitimité du ministre est quand même très affectée", a estimé lundi 3 octobre sur franceinfo Céline Parisot, présidente de l'Union syndicale des magistrats, après le renvoi devant la Cour de justice de la République (CJR) du garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti pour prises illégales d'intérêt. Ses avocats ont formé un pourvoi en cassation contre cet arrêt.
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Le 17 décembre 2020, l'Union syndicale des magistrats et le Syndicat de la magistrature avaient déposé une plainte contre Éric Dupond-Moretti. Ils dénonçaient "l’abus de ses fonctions ministérielles". "Je ne peux qu'être satisfaite de cette décision" de renvoi devant la CJR, a expliqué Céline Parisot. "Cette décision prouve que notre plainte initiale n'était pas fantaisiste".
Une responsabilité "strictement politique"
Selon elle, "la décision de se maintenir au poste de ministre de la Justice appartient autant au ministre qu'au président de la République". Elle ajoute que c'est à eux "de choisir s'ils prennent ou non ce risque politique". "La légitimité du ministre repose, affirme Céline Parisot, sur sa capacité à garantir l'indépendance de la justice, et là il y a un très gros hiatus".
"Le président et le ministre font ce qu'ils veulent. Qu'ils prennent leur responsabilité mais c'est une responsabilité qui est strictement politique", a t-elle ajouté. "Ce n'est pas à moi de donner des conseils politiques aux ministres et au président de la République".
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