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En visite chez Arkema, Chevènement a regretté l'impuissance du ministère de l'Industrie

Jean-Pierre Chevènement a déploré mercredi 11 janvier l'impuissance du ministère de l'Industrie, lors d'une visite sur le site Arkema de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), voué à être cédé au fonds d'investissement Klesch.
Article rédigé par Cécile Jandau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Jean-Pierre Chevènement lors de son déplacement à Fos-sur-Mer (AFP)

Jean-Pierre Chevènement a déploré mercredi 11 janvier l'impuissance du ministère de l'Industrie, lors d'une visite sur le site Arkema de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), voué à être cédé au fonds d'investissement Klesch.

Jean-Pierre Chevènement est nostalgique. Le candidat du Mouvement républicain et citoyen, en visite sur le site Arkema de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhônes), a exprimé ses regrets. "Autrefois, il y avait une direction de la chimie au ministère de l'Industrie, avec des gens très capables. Aujourd'hui, le ministère est réduit à peau de chagrin et rattaché à Bercy, ce qui montre la prépondérance des financiers", a déclaré celui qui fut ministre de l'Industrie en 1982-1983.

"Avoir une vraie politique industrielle"

"Il faut reconstituer le ministère de l'Industrie et avoir une vraie politique industrielle", a-t-il ajouté. Le candidat à la présidentielle, qui dit avoir "près de 350 signatures", a rencontré l'intersyndicale d'Arkema et Nicolas de Warren, directeur des relations institutionnelles du groupe. Celui-ci compte céder à Klesch, pour "zéro euro", ses activités vinyliques (PVC, soude, chlore, etc.) principalement basées en France, autour de Marseille et de Lyon, avec 1 780 salariés et 850 à l'étranger.

Une perspective qui inquiète le personnel au vu des précédents de Klesch, dont les reprises de sociétés se soldent toujours par des fermetures, des réductions d'effectif ou des baisses de salaires, selon les syndicats, qui citent les déboires des chaussures Myrys en France, d'une fonderie d'aluminium rachetée à Alcan en Hollande ou d'une raffinerie rachetée à Shell en Allemagne.

"C'est un investisseur qui est là pour se payer sur la bête, c'est la signature qu'il laisse partout", a dénoncé Jean-Marie Michelucci, coordinateur CGT. "Pour nous, Arkema sous-traite son plan social".

Plus d'interventionnisme

Interrogé sur ce que pourrait faire un gouvernement de gauche dans un tel cas, M. Chevènement a plaidé pour plus d'interventionnisme : "On pourrait imaginer d'introduire dans le capital une banque nationale d'investissement, dans une proportion modeste - 10% par exemple - afin qu'il y ait au conseil d'administration quelqu'un qui puisse suivre ce qui se passe".

"L'avenir de la chimie française ne peut pas ne pas intéresser le gouvernement. Alors qu'a dit M. Besson, le ministre de l'Industrie, quelles garanties a-t-il données ?", a demandé M. Chevènement. Le 7 décembre, Eric Besson a assuré que le gouvernement serait "particulièrement vigilant" au respect des engagements pris par Klesch, reçu au ministère.

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