En fêtant la Commune de Paris, dimanche 18 mars, Jean-Luc Mélenchon veut "reprendre la Bastille"
"Le 18 mars, reprenons La Bastille !" C'est le mot d'ordre lancé par le Front de gauche qui organise, ce dimanche 18 mars dès 14 heures, une grande marche pour la VIe République, de la Nation à La Bastille, place symbole de la Révolution française.
Ils y travaillent depuis bientôt un mois. Il faut dire que l'enjeu est de taille, réunir quelque 30 000 personnes dimanche 18 mars, à La Bastille.
Imaginée par François Delapierre, le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, cette "marche du peuple" se veut d'abord une "démonstration de force" du Front de gauche à l'instar du meeting du candidat socialiste au Bourget ou de celui du président sortant à Villepinte.
Mais l'événement est d'une autre nature. Pas de militants assis sagement dans les tribunes pour écouter leur champion, mais un cortège festif et politique.
A 14 heures, derrière l'éléphant en carton des Fralib', le cortège se mettra en marche. Arrivée place de la Bastille prévue vers 17 heures où Jean-Luc Mélenchon prendra la parole.
Marche citoyenne, sociale, féministe...
Organisé et géré par quelque 900 bénévoles, à l'exception de l'installation et la sonorisation de la scène prévue à la Bastille, l'événement devrait susciter un bel engouement médiatique. La mise en scène est prévue pour.
Des camions musicaux en tête, milieu et fin de cortège, assureront l'ambiance musicale grâce à Alee (chanson française), Cheick Tidiane Seck (musique du monde), La Chanson du dimanche (duo de chanson humoristique et politique), Agnès, La compagnie Jolie môme, sans oublier le chanteur engagé qui distribuera gratuitement 5 000 CD deux titres extraits de son album "Madame la République".
Une quarantaine d'acteurs professionnels et amateurs, placés sur une plate-forme mobile, citeront des textes littéraires et politiques, notamment ceux de Victor Hugo. Objectif : symboliser l'Assemblée constituante.
Le cœur du défilé battra au rythme des militants "anonymes". A leurs côtés, des "fronts thématiques" sur le féminisme, l'agriculture, l'éducation, la santé, etc. et une quinzaine de délégations d'usines : Thales, Sodimedical, Sernam, Arcelor, Still Saxby, Petroplus, M Real, 3suisses, etc.
... dans un esprit festif et subversif...
Au Front de gauche, on n'a peu de moyens, mais des idées, pour reprendre un célèbre slogan de la fin des Trentes Glorieuses.
A côté des animations culturelles, les militants ont prévu d'autres réjouissances notamment le grand jeu du "dégage-tout" dont l'objectif est de "dégommer symboliquement" les adversaires politiques, et les stands du "question pour une révolution" ou de "la roue des grandes fortunes".
L'esprit ? Un brin subversif. Exemples de question : "Qui a dit 'L'amour est précaire, pourquoi le travail ne le serait-il pas ?'". Rocco Siffredi ou Berlusconi.
Ou encore : "Parmi ces villes, laquelle n'applique pas la Loi SRU qui impose de faire au moins 20% de logements sociaux ?" Neuilly (moins de 3% de logements sociaux), Saint-Denis ou Saint Mandé.
Réponse, dimanche à la Bastille.
... "contre la monarchie présidentielle actuelle"
A travers cette opération inédite, le Front de gauche entend bien porter haut et fort son message politique.
Techniques les questions institutionnelles ? Sans doute, mais incontournables car "ce sont d'abord des questions politiques et sociales".
"Le peuple ne pourra reprendre toute sa place que s'il gagne des pouvoirs démocratiques nouveaux, en supprimant les mécanismes qui permettent à l'oligarchie de conserver dans les faits ses privilèges", écrit le parti dans son argumentaire.
En clair, il estime que la Ve République est malade de ses institutions et qu'il faut en changer. D'où sa proposition de modifier la Constitution pour étendre le pouvoir décisionnel à la sphère économique et renforcer le pouvoir parlementaire "contre la monarchie présidentielle actuelle".
"On lâche rien" au terme de cette célébration
Au siège du Front de gauche, aux Lilas, on avouait en milieu de semaine, "ne pas savoir exactement qu'elle sera le niveau de participation, dimanche".
Une chose est sûre la mobilisation a dépassé les frontières franciliennes : outre les 180 cars venus de toute la France, les 8 trains dont un spécial de Bordeaux et les opérations de co-voiturage, une délégation internationale avec plus de 16 nationalités représentées est aussi attendue.
A l'issue du périple, les marcheurs pourront écouter le discours de Jean-Luc Mélenchon depuis une scène montée devant l'Opéra Bastille.
Son message sonnera peut-être comme le titre de la chanson qui mettra un terme à l'événement : "On lâche rien".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.