VRAI OU FAKE : la moitié des faits de délinquance sont-ils imputables aux étrangers comme l’avance Emmanuel Macron ?

Sur France 2 fin octobre, Emmanuel Macron affirmait qu’à Paris, "la moitié des faits de délinquance qu’on observe viennent de personnes qui sont des étrangers soit en situation irrégulière, soit en attente de titre". Une statistique qui vient de la préfecture de Paris. 48% d’étrangers sont mis en cause, toutes infractions confondues, dans Paris intramuros entre janvier et juin 2022. Un chiffre qu’il faut prendre avec des pincettes. Ce sont des personnes soupçonnées par la police, pas condamnées. Des statistiques qui peuvent être biaisées à cause du contrôle au faciès.

15,3 % de condamnés étrangers en 2019

Paris n’est d’ailleurs pas représentatif de la France avec plus de 14% d’étrangers contre 7,7% sur le reste de l’Hexagone. Un indicateur privilégié par certains spécialistes est la part d’étrangers condamnés au niveau national. Selon le ministère de la Justice, 15,3% des condamnés en France étaient des étrangers en 2019, alors qu’ils représentent seulement 8% de la population. C’est loin des 48%, mais cela dénote tout de même une surreprésentation. "Ce qui va déterminer les caractéristiques de la délinquance, c’est beaucoup les caractéristiques socio-économiques des individus. Ça va être vrai pour les étrangers et les Français", tempère Sébastian Roché, politologue spécialisé en criminologie. En conclusion, la délinquance commise par les étrangers est réelle, mais la formulation employée par le Président est trompeuse.