: Vidéo "Ils l’appellent tous 'le chef', il les rince complètement" : un journaliste raconte "l'exigence folle" d'Emmanuel Macron
Emmanuel Macron est "d'une exigence folle avec ses collaborateurs", il "les rince" mais "il n’est pas dans l’humiliation", explique Alexandre Duyck, co-auteur de "L’Irrésistible ascension. Les dessous d’une présidentielle insensée".
Emmanuel Macron a remporté dimanche 7 mai l'élection présidentielle, devenant à 39 ans le plus jeune chef d'État de la Ve République. Une victoire que peu imaginait lorsque l'ancien ministre de l'Économie a créé En Marche ! il y a un an, avec quelques fidèles. Un parcours qu'a raconté mardi sur franceinfo Alexandre Duyck, journaliste, co-auteur avec Soazig Quéméner de L’Irrésistible ascension. Les dessous d’une présidentielle insensée (Flammarion, en librairie à partir de mercredi).
franceinfo : Est-ce que le rapport entre Emmanuel Macron et ses partisans n’est pas d’abord un lien de séduction ?
Alexandre Duyck : Oui, il y un rapport de séduction et il y a quelque chose de messianique. Beaucoup de gens qui ne croyaient plus en la République sont venus à lui parce qu’il leur a redonné confiance en la politique. Ce que disent ses collaborateurs, c'est qu’il n’est pas dans l’humiliation, il ne leur hurle pas dessus. Mais il est d’une exigence folle, il les rince complètement. Ils l’appellent tous "le chef". Plusieurs fois, ils disent "on n'arrive pas à suivre". Alors que ce sont des gens rodés et qui sont capables de travailler pendant des heures et des nuits entières, mais ils n'arrivent pas à suivre le rythme qu'il leur impose.
Quelle est sa façon de travailler au quotidien avec ses collaborateurs ?
Un exemple qui m'a frappé : un de ses collaborateurs, énarque, conseiller d’Etat, une pointure, lui remet un jour un dossier. Macron le regarde, il parcourt le dossier, et il lui dit : "D’accord, c’est très bien, j’ai appris plein de choses, maintenant, je vais te foutre le bordel là-dedans". Il envoie tout promener. Il s’en imprègne, il fait l’éponge mais après, il fait à sa sauce. Pour écrire ses discours, il reprend beaucoup de choses. On me dit que c'est "une boîte à idées" : il écoute beaucoup, il prend énormément de notes, mais après il fait les choses à sa sauce. Le dernier qui parle a très rarement raison avec lui. Il est très peu influençable. Il donne l’impression d’être un personnage en contrôle absolu de lui-même. Je pense que c’est sa nature. Il est dans un contrôle de lui permanent, qui lui permet de ne pas se mettre en colère, de ne pas hurler, de ne pas paniquer quand les sondages vont être moins bons, par exemple, ou lors de l’épisode de Whirlpool. Il est dans le contrôle permanent et, en même temps, il est très bien entouré.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.