"Un respect du lieu et du personnage" : Colombey-les-Deux-Eglises, village symbole du gaullisme
Emmanuel Macron rend hommage à Charles De Gaulle à Colombey-les-Deux-Eglises, lundi 9 novembre, pour le 50e anniversaire de la mort du général.
Charles De Gaulle est décédé il y a 50 ans, le 9 novembre 1970, à Colombey-les-Deux-Eglises (Haute-Marne) dans sa résidence de La Boisserie. C'est là qu'Emmanuel et Brigitte Macron se rendent, ce lundi, pour une commémoration en présence des trois petit-fils du général. Une cérémonie réduite, sans public, en pleine épidémie de Covid-19. Mais un rendez-vous éminement symbolique, dans ce haut-lieu du gaullisme.
Il y a 50 ans, une foule monstre pour les obsèques
Depuis son adolescence, Pascal Babouot voit affluer les anonymes venus se recueillir sur la sépulture de De Gaulle, à côté de l'église : "C'est ici que se sont déroulées les obsèques du général, à deux pas de sa tombe". Désormais maire de Colombey-les-deux-Eglises, Pascal Babouot avait 13 ans en 1970. Enfant de choeur, il a participé aux funérailles de Charles De Gaulle entouré d'une immense foule : "La population était montée dans un grenier en face de l'église et avait enlevé toutes les tuiles du toit pour assister à l'entrée du cercueil."
Dans un petit village de 400 habitants, on recevait plusieurs centaines de milliers de personnes par an.
Pascal Babouotà franceinfo
Aujourd'hui encore, explique Pascal Babouot, il y a un profond recueillement des visiteurs. "Quand les gens pénètrent dans La Boisserie, sa demeure, le silence se fait quasiment automatiquement. Il y a un respect du lieu. Le personnage inspire le respect."
Lieu de visite pour les politiques
Pendant cinquante ans, la classe politique française s'est, elle aussi, déplacée à Colombey-les-Deux-Eglises. Gérard Natali, patron avec son fils de l'Hostellerie La Montagne et de son restaurant étoilé, les a toujours reçus à manger, "J'ai eu tous les barons du général : Alexandre Sanguinetti, Philippe Séguin, Edgar Faure, etc."
Il y a eu moins moins de personnalités politiques quand Mitterrand était au pouvoir puisqu'il avait été interdit de venir à Colombey par les Compagnons de la Libération.
Gérard Natalià franceinfo
Éternel admirateur, Gérad Natali a porté le cerceuil de Charles De Gaulle. "Au cimetière, c'était le silence complet. Ce qui m'a marqué c'était le cliquettement des appareils photo. Il y en avait tellement qu'on aurait dit des cigales."
La fierté des habitants de Colombey
Même chez les habitants récemment arrivés, la mémoire du général fait tout simplement partie du quotidien. Benjamin est installé à Colombey depuis dix ans : "Quand on a du monde qui vient, on fait la visite classique : la Croix de Loraine, le mémorial."
Les commémorations sont nombreuses, affirme cet habitant, "c'est ce qui fait que l'on est fiers d'habiter à Colombey-les-Deux-Eglises". Un demi-siècle après la mort de Charles De Gaulle, une centaine de milliers de personnes se rendent chaque année à dans le village d'adoption du général.
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