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"Ne pas chercher à se faire élire à tout prix" : le conseil à Manuel Valls de Jean-Marc Germain, député PS proche de Benoît Hamon

Le directeur de campagne de Benoît Hamon, Jean-Marc Germain, conseille à manuel Valls, à la suite de son souhait de représenter la "majorité présidentielle", de ne "pas chercher à se faire élire à tout prix".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Manuel Valls, à Paris, le 29 janvier 2017. (ERIC FEFERBERG / AFP)

Après l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République, la défaite de Benoît Hamon dès le premier tour, et le souhait de Manuel Valls de représenter la "majorité présidentielle" dans sa circonscription de l'Essonne. "Le conseil que je pourrais lui donner, c'est que, dans la politique, il ne faut pas chercher à se faire élire à tout prix", a réagi, mercredi 10 mai, Jean-Marc Germain, député PS des Hauts-de-Seine et directeur de campagne de Benoît Hamon.

franceinfo : Manuel Valls doit-il partir après son ralliement à En Marche ! ?

Jean-Marc Germain : Le premier secrétaire du Parti socialiste a rappelé les règles. On ne peut pas appartenir à deux formations politiques. Je considère que c'est à lui de prendre ses responsabilités. S'il souhaite rejoindre Emmanuel Macron, il part de lui-même. Simplement, le conseil que je pourrais lui donner, c'est que, dans la politique, il ne faut pas chercher à se faire élire à tout prix. Moi aussi, je pourrais rejoindre En marche ! en disant, avec des yeux éberlués, "Emmanuel Macron a fait 32% dans ma circonscription". Mais je crois que les électeurs apprécient que l'on soit constant, fidèle à ses idées, ouvert parce que le monde change.

Où en est le Parti socialiste aujourd'hui ?

Je me réjouis qu'hier, nous ayons investi 60% de nouveaux candidats, 50% de femmes, 50% d'hommes, de nombreux Français issus de l'immigration qui étaient par trop exclus de la classe politique. Il faudra aller beaucoup plus loin dans les semaines et les mois qui viennent (...) en s'appuyant sur les citoyens, les experts, la société civile. Il faut être très ouvert tout en gardant ce que nous sommes. Il n'y a pas de liberté sans égalité, il n’y a pas d'égalité sans un droit du travail.

Le Parti socialiste n'est-il pas un peu en retard par rapport à ce que propose Emmanuel Macron ?

Le club Désirs d'avenir avait déjà bousculé le Parti socialiste. A Paris, Anne Hidalgo avait créé Oser Paris, deux ans avant son élection, et c'est ce qui a permis de retrouver la confiance des Parisiens. En marche ! fait de même. Le Parti socialiste, aussi doit s'appuyer sur les forces de la société, mais en même temps ne pas renier ses idées.

Pour les législatives, vous souhaitez des alliances dans les circonscriptions où le FN a été extrêmement fort. Vous vous rapprochez de la France insoumise et d'En marche !, est-ce réciproque ?

Il faut y travailler. Nous avons appelé à voter Emmanuel Macron de manière très claire pour faire barrage au Front national au plan national. Cela a été réussi mais on voit bien que c'est fragile, puisqu'il y a eu beaucoup d'abstention. Il faut faire la même chose aux élections législatives et nous le ferons, nous prendrons nos responsabilités, même s'il faut ne pas avoir de candidat dans ces circonscriptions.

Jean-Marc Germain : "S'il souhaite rejoindre Emmanuel Macron, il part de lui-même."

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