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"Me remplir la bouche pour éviter que je parle" : pourquoi ces maires déclinent l’invitation à l'Élysée du président Macron

En marge du congrès des maires de France où Emmanuel Macron n'ira pas, un millier d'élus sont conviés au palais de l'Élysée mercredi soir. Ils sont nombreux à décliner car ils n'ont "pas envie de trinquer".

Article rédigé par Julie Marie-Leconte - édité par Edouard Marguier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les maires ont déjà été reçus l'an dernier au palais de l'Elysée en marge de leur congrès, le 22 novembre 2017. (LUDOVIC MARIN / AFP)

L'Élysée présente cette invitation des maires à l'Elysée comme une marque de considération pour les maires, mais vu du terrain, ce serait plutôt un piège. Le congrès de l'Association des maires de France se tient depuis mardi 20 novembre à Paris. Emmanuel Macron ne s'y rendra pas malgré sa promesse de l'an dernier, mais en échange, il invite un millier des 9 000 maires à une réception au palais de l'Élysée. Une formule testée l'année dernière

Alors que les maires se plaignent d'être asphyxiés financièrement, le président de la République leur parlera depuis l'Élysée. Pour certains, c'est une manière de museler les élus. "J’aurais préféré qu’il vienne au Congrès, lance un maire. On ne peut pas recevoir une invitation individuelle du président de la République, dire 'je viens' et arriver là-bas, mettre le bazar.... Tandis qu’ici, oui, je l’aurais mis."

On a des choses à dire. Il n’y a pas que les "gilets jaunes".

Un maire

à franceinfo

Cette réception est jugée déplacée par certains vu le contexte. "On vous invite, on vous paye à manger, c'est avec l’argent public qu’on va la payer, argumente Norbert Cageot, un maire normand.  Je n’ai pas du tout envie d’aller trinquer à l’Elysée."

Réunion avant le discours

Avant le discours, le président de la République et son Premier ministre recevront le bureau de l'Association des maires de France (AMF). En tant que vice-présidente de l'AMF, Agnès Le Brun ira au rendez vous. Mais la maire de Morlaix ne restera pas ensuite pour les petits fours. "L’an dernier, j’y étais allée par savoir-vivre républicain, confie-t-elle. J’avais trouvé cette débauche un peu écœurante. La frugalité me va bien. C’est celle que mes administrés vivent tous les jours, celle que je vis en montant mon budget. Je ne vois pas très bien l’intérêt de laisser penser qu'il s'agit de me remplir la bouche pour éviter que je parle. Ça ne marche pas comme cela."   

Officiellement, l'AMF n'a pas appelé ses adhérents à boycotter. L'Elysée attend quand même un millier d'invités.          

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