Manuel Valls/Emmanuel Macron : "Ils se détestent cordialement"
La candidature de Manuel Valls pour La Réublique En Marche aux législatives a été refusée par l'équipe d'Emmanuel Macron. Quelles sont les véritables ressorts de ces réserves, et de ce qui ressemble à une vexation vis-à-vis de Manuel Valls ? Éléments d'analyse avec Nathalie Saint-Cricq, chef du service politique de France 2 en plateau.
Selon Nathalie Saint-Cricq, chef du service politique de France 2, l'attitude d'Emmanuel Macron vis-à-vis de Manuel Valls est avant tout d'ordre politique : "En premier lieu, Manuel Valls n'est pas franchement l'incarnation du renouvellement", fait remarquer la journaliste. "En deuxième lieu, la hantise des Macronistes et d'Emmanuel Macron est d'apparaître, je cite, 'comme une recyclerie de socialistes'. En troisième lieu, Emmanuel Macron constitue son gouvernement, et ce sont les Juppéistes qui l'intéressent et qu'il courtise. Alors une main tendue à Manuel Valls ne serait pas un très bon signal politique. Enfin, il ne lui fait pas confiance du tout, même si, sur le fond, ils ne sont pas très éloignés."
"Ils se détestent cordialement"
Y a-t-il une dimension personnelle dans cette affaire ? "Bien entendu", affirme Nathalie Saint-Cricq. "Sur une photo qui date d'il y a un an, on peut voir Manuel Valls sermonner Emmanuel Macron comme s'il était un petit garçon désobéissant" à l'Assemblée nationale. Une séquence vécue comme une humiliation profonde par l'actuel président, qui a la mémoire longue. "Depuis, ils se détestent cordialement", ajoute la journaliste. "Mais comme humilier à son tour Manuel Valls de façon un peu mesquine n'est pas forcément une bonne tactique, certains espèrent, dans l'entourage de Manuel Valls, pouvoir trouver un terrain d'entente d'ici au 19 mai, date de clôture pour les candidatures des législatives".
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