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#franceinfotour Belbéraud : analyse d'un taux de participation exceptionnel

A quatre jours du second tour de la présidentielle, #franceinfotour a fait étape à Belbéraud, près de Toulouse. Une commune où le taux de participation a frôlé 91% au premier tour. 

Article rédigé par franceinfo
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Nicolas Teillard, journaliste à franceinfo, avec le maire et le directeur de l'école de Baziège.  (Charlotte Mattout / Radio France)

Après Rouen, Denain, Epinay-sur-Seine, Feyzin,  Vaison-la-Romaine et Montmurat, jeudi 4 mai, le #franceinfotour a posé micros et caméras à Belbéraud, près de Toulouse.  Ici, dimanche 23 avril, 90,89 % des électeurs se sont rendus aux urnes.

>> Revivez le Facebooklive en direct de Belbéraud avec le regard des électeurs sur le débat d'entre-deux-tours 

Emmanuel Macron est arrivé en tête avec 31,34% des suffrages, devant Jean-Luc Mélenchon (19,8%) et François Fillon (17,14%). Marine Le Pen, qualifiée pour le second tour est arrivée quatrième avec 15,67% des voix. 

Le goût du vote à l'école du civisme 

A peine plus de 9% d'abstention à Belbéraud, au premier tour, ça laisse rêveur quand le taux d'abstention national a atteint 21,77%. Comment expliquer un tel civisme ? Pour essayer de comprendre, franceinfo s'est rendu à Baziège, à 3 km de Belbéraud. Ici, l'école de la commune a développé un projet civique. "L'an denier, on a proposé un vote aux élèves dans le cadre du choix du nom de la région et donc nos enfants se sont mis dans la peau d'électeurs", explique Frédéric de Glave, le directeur de l'école. Noémie, une élève de 10 ans, s'en souvient très bien. "On avait chacun notre carte d'électeur qu'on nous a donné un peu avant. J'ai eu mon tampon 'A voté'."  Ici, dans les salles de classe, on parle politique mais pas trop. "On essaye de pas trop se chamailler sur ce sujet-là parce ce que ce sont des sujets d'adulte", précise Noémie.


La politique à l'école primaire, c'est  une heure d'éducation morale et civique chaque semaine. "On travaille beaucoup tout ce qui est institutions, on se sert de l'actualité pour en parler", souligne Angélique, professeur des écoles. "La grande question c'était surtout comment fait-on pour avoir le droit se présenter à l'élection présidentielle ? L'âge, les 500 parrainages.. Toutes ces petites tracasseries qu'on se pose" ajoute l'enseignante. On a beaucoup parlé laïcité aussi, indique le directeur. "C'était très riche dans les débats avec les élèves où on apprend à argumenter et donc à pas se chamailler. C'est ça la vie démocratique" précise Frédéric de Glave. 

Taux de participation énorme à Belbéraud : analyse d'un succès 

À Belbéraud, Michèle Garrigues, la maire de la commune de 1 141 habitants analyse ce taux de participation exceptionnel sans fanfaronner.  En soulignant que le taux pourrait être encore plus important si des électeurs qui ont déménagé avaient pu être rayés des listes elle explique : "On a un milieu associatif très dynamique et très dense et les gens se sentent responsables. Ils parlent beaucoup entre eux et, au niveau municipal, on parle des élections dans les bulletins et sur les panneaux publics, c'est une sorte de pense-bête." Marie-Jo, assesseur de l'un des deux bureaux de vote de la commune depuis "un certain temps", confirme l'intérêt des habitants pour la politique. "Il y a des jeunes qui veulent à tout prix venir. J'ai parlé avec quelques-uns à qui il tardait d'avoir 18 ans pour venir voter." 

Ici, visiblement, il n'y a pas de crise de confiance envers le politique. On en parle pas mais on sait l'expliquer. "Le meilleur des politiques est celui qui est proche des habitants et celui qui a envie de faire pour les personnes, analyse Michèle Garrigues, maire depuis 1995. Je pense que la difficulté de nos sénateurs, de nos députés et de nos ministres, c'est qu'ils ont perdu le contact avec les habitants. Ils sont un peu dans leur sphère et ils sont hors-sol". Rien à avoir avec le maire des communes moyennes, souligne Michèle Garrigues. "Le maire est la personne la plus proche de ses administrés. Ils viennent nous voir pour les soucis scolaires, les personnes âgées ont souvent plus confiance dans le maire que dans leur famille."

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