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Comment Emmanuel Macron ménage les ténors de droite tentés de le rejoindre

Le mouvement politique du président élu n'a pas bouclé toutes les investitures pour les législatives. Car le nouveau chef de l'Etat espère encore obtenir le ralliement de certaines figures de la droite modérée.

Article rédigé par Sophie Brunn
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le président élu, Emmanuel Macron, le 10 mai 2017, à Paris. (ERIC FEFERBERG/AP/SIPA / AP)

La République en marche a encore plus de 120 circonscriptions à pourvoir en vue des élections législativesRichard Ferrand, le secrétaire général du mouvement, en a donné la raison dès le début de sa conférence de presse, jeudi 11 mai : si tous les candidats ne sont pas connus dès aujourd'hui, contrairement à ce qui avait été annoncé dans un premier temps, c'est pour favoriser "un espace permettant à la recomposition du paysage politique français de se concrétiser encore".

A gauche, cette recomposition est déjà bien avancée : 24 députés sortants du PS sont investis par La République en marche. En revanche, Emmanuel Macron a besoin de présenter d'anciens députés Les Républicains pour respecter son positionnement "de droite et de gauche". Et surtout pour tenter d'affaiblir au maximum le parti de droite dans les législatives. Les Républicains semblent être, aujourd'hui, la seule force politique qui puisse prétendre le contraindre à une cohabitation dans un mois.

Personne en face de Bruno Le Maire ou Thierry Solère

Visiblement, Emmanuel Macron n'a pas, jusqu'à présent, réussi à "décrocher" ces candidats Les Républicains. Du coup, dans plusieurs circonscriptions où des candidats de droite "compatibles" avec lui ont été investis, La République en marche ne présente pour l'instant personne. C'est le cas pour Bruno Le Maire dans l'Eure, et Laure de la Raudière, une fidèle lemairiste, en Eure-et-Loir. Bruno Le Maire est le seul à droite à avoir fait savoir publiquement qu'il était prêt à travailler avec Emmanuel Macron. Parmi les circonscriptions non pourvues, on trouve aussi celles de Thierry Solère dans les Hauts-de-Seine, de Franck Riester en Seine-et-Marne.

Est aussi concernée la 8e circonscription des Hauts-de-Seine, dans laquelle est investi Gilles Boyer pour LR-UDI. Gilles Boyer est l'ancien directeur de campagne d'Alain Juppé. En Seine-Maritime, La République en marche n'a pas non plus présenté de candidat face à Agnès Firmin-Le Bodo, candidate dans la circonscription d'Edouard Philippe. Le maire du Havre, très proche d'Alain Juppé, ne se représente pas et est cité comme un possible Premier ministre.

Tous ces élus ou candidats de droite, tendance juppéiste ou lemairiste, pourraient donc encore être investis par le parti d'Emmanuel Macron d'ici la fin de la semaine prochaine, date limite des investitures. Le mouvement du nouveau président de la République pourrait aussi décider de ne pas leur opposer de candidat (un peu à l'image de ce qui a été fait pour Manuel Valls). "Toutes ces personnalités sont prêtes à basculer, estime un proche de Bruno Le Maire. Mais elles ont mis une condition : que le Premier ministre soit de droite." Il faudra donc probablement attendre la nomination du Premier ministre et du gouvernement en début de semaine pour voir si Emmanuel Macron réussit à fracturer la droite.

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