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Audition d'Alexandre Benalla au Sénat : "Il a fait de la sécurité protégée du président sans vraiment le savoir", raille Patrick Kanner

Le sénateur socialiste Patrick Kanner, membre de la commission d'enquête du Sénat, s'est déclaré, mercredi sur franceinfo, satisfait sur la forme après l'audition d'Alexandre Benalla, mais pas sur le fond.

Article rédigé par franceinfo
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Le sénateur socialiste Patrick Kanner, le 9 juillet 2018, lors du Congrès de Versailles. (LUDOVIC MARIN / AFP)

L'audition d'Alexandre Benalla par le Sénat, mercredi 19 septembre, était très attendue. Après de multiples atermoiements, l'ex-collaborateur d'Emmanuel Macron a répondu aux questions de la commission d'enquête du Sénat, qui s'interrogeait sur le rôle que l'ancien chargé de mission à l'Elysée a eu dans la protection du président de la République. Des réponses qui n'ont pas pleinement satisfait le sénateur socialiste Patrick Kanner, membre de la commission d'enquête du Sénat, qui l'a expliqué à franceinfo, mercredi.

franceinfo : Êtes-vous satisfait de l'audition d'Alexandre Benalla ?

Patrick Kanner : Satisfait sur la forme. M. Benalla est venu, il a vu qu'il a été respecté, il a présenté ses excuses à Philippe Bas et à l'ensemble des membres de la commission pour des propos extrêmement agressifs, manifestement.

Sur le fond, nous restons quand même dans la perplexité. En tout cas en ce qui me concerne.

Patrick Kanner

à franceinfo

J'ai le sentiment que c'est un peu comme Monsieur Jourdain dans la pièce de Molière. Il a fait de la sécurité protégée du président sans vraiment le savoir. Et surtout, il a dit : "Le Groupe de sécurité de la présidence de la République s'est adapté à notre présence". Ce qui veut dire qu'il y a une évolution manifeste dans le fonctionnement de la sécurité du président, mais qui n'est pas reconnue officiellement. C'est clair aujourd'hui.

Avez-vous pu relever des parts d'ombre, des contradictions ?

Des contradictions, en tout cas une évolution dans le système de sécurité du président, qui mérite au minimum que nous puissions nous y arrêter. Et puis M. Benalla a aussi dit qu'à plusieurs reprises, il avait porté son arme dans des moments où le président était présent alors qu'il n'avait pas à le faire, même s'il avait un port d'arme pour sa sécurité personnelle. Mais la question n'est pas la sécurité personnelle de M. Benalla, mais celle du président de la République.

Alexandre Benalla a-t-il répondu à toutes vos questions ?

Il a répondu sur de nombreuses questions, je crois, en sincérité. La question principale dans cette audition c'est : avait-il un régime particulier en tant que collaborateur du cabinet ? Manifestement c'était l'homme de confiance du président en matière de sécurité. La vraie question pour nous et pour les Français c'est : est-ce qu'il avait toutes les compétences pour avoir une telle confiance de la part du président de la République ? Et là, nous sommes vraiment très très interrogatifs. Je ne vous cache pas que le fait que, maintenant, les choses soient rentrées dans l'ordre et que le GSPR et le commandement militaire assurent réellement la protection du président, je pense que c'est une bonne chose.

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