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Affaire Benalla : "Le président de la République ne va pas pouvoir se murer dans ce silence"

Rémi Féraud, sénateur socialiste de Paris appelle vendredi sur franceinfo à ce qu'Emmanuel Macron s'exprime publiquement après la diffusion par Le Monde d'une vidéo montrant un de ses chargés de mission frappant un manifestant en marge des manifestations du 1er-Mai.

 

Article rédigé par franceinfo
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Rémi Féraud,  à Paris, le 11 octobre 2013. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Rémi Féraud, sénateur socialiste de Paris, qui a interpellé le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb au sujet de l'affaire Benalla, jeudi, au Sénat, appelle, vendredi 20 juillet, sur franceinfo, Emmanuel Macron à s'exprimer publiquement sur l'affaire : "Le président de la République ne va pas pouvoir se murer dans ce silence". Le journal Le Monde a publié, mercredi soir, une vidéo montrant ce chargé de mission de l'Elysée en train de frapper un manifestant en marge des manifestations du 1er-Mai.

La commission des lois des lois de l'Assemblée va se constituer en commission d'enquête. C'est un premier pas vers les réponses que vous attendez ?

Bien sûr. Nous attendons des réponses sur les faits, et constatons que, jusqu'à présent, c'est la presse qui nous les donne au fur et à mesure. Mais nous attendons aussi des réponses politiques, et le président de la République ne va pas pouvoir se murer dans ce silence, qui ressemble tellement, aussi, à une forme d'arrogance. Il ne pourra pas en rester là.

Le ministre de l'Intérieur a saisi l'IGPN, une enquête préliminaire est ouverte, une commission se charge du dossier à l'Assemblée : cela ne suffit pas pour faire la lumière sur cette affaire ?

On verra. Au-delà de cette affaire, est-ce qu'il y en a d'autres de même nature ? Est-ce que M. Benalla a participé à d'autres opérations de maintien de l'ordre et commis d'autres violences, est-ce que d'autres personnes comme lui ont fait la même chose ? Ce sont aussi des questions qui se posent, aujourd'hui. Vous comprenez bien qu'il y a un vrai problème de confiance, puisque nous savons que, en réalité, le président de la République était informé depuis le 2 mai et a essayé d'étouffer l'affaire.

Pensez-vous que cette affaire porte atteinte à l'autorité de l'Etat ? Emmanuel Macron a affirmé, jeudi, que la République était "inaltérable"…

Oui, cette réponse était d'ailleurs un peu pauvre par rapport aux questions posées. Cela pose évidemment la question de la liberté, de la protection des citoyens en démocratie. Ça pose aussi la question de l'autorité de l'Etat. Et l'action de la police dans les prochaines manifestations, est-ce qu'elle ne sera pas encore davantage contestée, alors que nous avons besoin de faire respecter l'ordre républicain ? Les conséquences sont certainement beaucoup plus graves qu'on ne l'envisage aujourd'hui.

Demandez-vous, ce matin, des démissions au sein du cabinet ?

Nous demandons d'abord d'avoir les responsabilités, et d'avoir une expression du président de la République, qui, à l'évidence, a commis, au minimum, une lourde erreur d'appréciation.


Le peu de réaction d'Emmanuel Macron dit quelque chose dont il exerce son pouvoir ?

Oui, ça montre un décalage et un manque de compréhension de ce qui se passe dans le pays, de ce que pensent les Français, il a été beaucoup plus prompt à réagir à l'insolence d'un adolescent l'autre jour au Mont-Valérien, donc oui il faut respecter la fonction de président de la République, mais à lui, aussi, d'être attentif à être toujours respectable dans son action.

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