Elections départementales : dans l’Aisne, les caisses sont vides
Dimanche prochain, vous allez élire au premier tour ceux qui vont prendre la tête de votre département, avant un deuxième tour si besoin le 29 mars. L’un des grands enjeux de ces élections locales c’est la place que va occuper le Front national, mais pas seulement. France Info a décidé de passer la semaine dans l’Aisne pour comprendre quelles sont vos préoccupations et attentes à quelques jours de ces élections, ainsi que le champ d’action de Conseil général, qui devient Conseil départemental cette année. Ce lundi, on parle des finances locales et d’une réalité : les caisses sont vides.
"On passe de moins en moins de temps avec les gens" (Caroline, chargée d'insertion)
Dans l’Aisne, département rural coincé entre Paris et la Belgique, la majorité socialiste n’a pas osé couper dans le budget, en grande partie consacré à l’action sociale. Et pour cause, les demandes de RSA ont explosé ces dernières années. A Laon, France Info a rencontré Caroline, chargée d’insertion. Deux jours par semaine, elle accueille des bénéficiaires du RSA, toutes les demi-heures, dans son bureau exigu du centre-ville de Laon. En un an leur nombre a explosé : plus 10%. Ils sont aujourd’hui 18.000 femmes et hommes, sans revenus à toucher cette aide dans l’Aisne.
Caroline croule sous les demandes, "sur Laon, on a encore 300 bénéficiaires du RSA (à voir en trois mois) et je suis toute seule ", raconte-t-elle. Un calendrier très difficile à tenir : "On passe moins de temps avec les gens ", concède-t-elle. Julie Treve, la responsable de Caroline l’admet, depuis trois ans, ses équipes travaillent à flux tendu, "les équipes sont pressées c’est certain, au détriment de suivi des actions d’insertions et des accompagnements ".
Hausse des impôts de 30%
Le service d’insertion n’est pas le seul sous l’eau. Avec lui ceux de la protection de l’enfance mais aussi de l’aide aux personnes âgées et handicapées. "Heureusement qu’il n’y a pas eu de coupe budgétaire ", soupire une responsable. Pour compenser il a donc fallu augmenter les impôts. Le département a eu la main lourde : une hausse de 30% de la taxe foncière en un an en 2010. Elle pèse presque exclusivement sur les entreprises. Leurs patrons font grise mine. "Je n’ai plus les moyens de réinvestir ", déplore, désabusé Olivier Schwendiman.
Ce quinquagénaire à la crinière blanche est à la tête de Slam metallerie, une entreprise de 50 salariés. Il regrette cette augmentation alors même que son entreprise ne gagne pas d’argent "on survit ", lance-t-il et "on n’est pas concurrentiel ". Cet entrepreneur se sent lésé. Il déplore que le Conseil général tape sur les entreprises alors même que le département, sinistré, en manque cruellement.
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