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Ecoutes : "Je n'ai pas menti et ne démissionne pas" dit Taubira

Intervenant à l'issue du Conseil des ministres, comme celà arrive rarement, la garde des Sceaux a rejeté les critiques de l'opposition. Elle a affirmé une nouvelle fois qu'elle n'avait pas "d'information" sur "la date, la durée et le contenu" des écoutes. Mais elle a admis que, lundi soir, elle aurait dû être plus précise.
Article rédigé par Sylvie Johnsson
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Capture d'écran iTélé Autre)

"Non je n'ai pas menti. Non je ne démissionne pas " a martelé la ministre de la Justice à l'issue du Conseil des ministres avant de s'expliquer longuement.

"Je n'ai pas raconté des histoires qui n'existent pas.
Où aurais-je menti? Sur TF1 d'une phrase où j'indique que je n'ai pas
d'information avant. Mais il n'y a pas de mensonge. Je n'ai pas et je n'ai
toujours pas d'information sur la date et le contenu des informations
judiciaires" 
a affirmé Christiane Taubira. 

"Si les faits devaient être avérés ils sont extrêmement graves"

Et elle récapitule : "Comme le procureur général l'a dit, il a effectivement adressé à la Direction des affaires criminelles et des grâces une lettre du procureur général qui accompagne un rapport du procureur financier qui dit que l'ouverture d'une information judiciaire a lieu sur la présomption de faits qualifiés comme étant : violation du secret de l'instruction, trafic d'influence et complicité et recel de ces délits. Mais je n'ai pas de synthèse de ces écoutesJe suis informée par mon cabinet le 28 (février) de l'ouverture d'une information judiciaire. Si les faits devaient être avérés ils sont extrêmement graves. J'informe le Premier ministre. On n'en fait rien. On n'interroge pas sur les dates ni sur le contenu. Et je n'ai pas à en informer le président de la République " a expliqué Christiane Taubira.

"J'aurais peut-être dû être un peu plus précise" sur TF1

Christiane Taubira a simplement admis que lundi soir sur TF1, elle aurait dû être "un peu plus précise en disant qu'elle n'avait pas d'informations sur le contenu des interceptions, sur les dates, dire je n'ai pas les pièces, mais enfin à la télévision on ne raconte pas tout ça".   Autrement dit
quand sur TF1 lundi soir; elle répond qu'elle n'avait "pas d'informations"
avant les révélations du Monde, elle parle du fond, du contenu des écoutes et
pas des écoutes elles-mêmes.

"J'entends parler d'espionnage politique comme si on arrivait pas à se faire à l'idée que la justice était indépendante"  insiste la garde des Sceaux.   "Le président rappelle constamment la présomption d'innocence. Mais les qualifications ce n'est pas moi qui les décide. Pas plus que les perquisitions. Et oui nous continuons à travailler pour l'indépendance de la justice."

Christiane Taubira confortée par Jean-Marc Ayrault

Dès la fin de cette séquence explications de la garde des Sceaux, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a indiqué, dans la cour de l'Elysée, que Christiane Taubira avait "sa place au gouvernement" . "Ce qui n'a pas sa place, c'est la désinformation, le dénigrement"* * a-t-il indiqué. 

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