Duel à distance entre Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy
Dimanche 19 février, Marine Le Pen a conclu la convention du FN par un discours au moment même où Nicolas Sarkozy prononçait le sien à Marseille. Elle a demandé à ses militants d'adresser un carton rouge au président de la République.
De notre envoyé spécial à Lille- En arrivant dans la salle du Grand Palais de Lille, les militants du Front national trouvent sur leurs sièges un petit carré rouge.
Carton rouge
Très vite, Julien Sanchez, le monsieur Loyal des meetings de Marine Le Pen leur explique l'astuce. Ils devront ponctuer le discours de la candidate en brandissant "si possible au même moment" ce bout de papier.
"Mettez un carton rouge à Nicolas Sarkozy", s'exclame à la tribune Mme Le Pen. "Expulsez le du terrain. Dehors. Voilà ce que vous direz le 22 avril", poursuit-elle.
A peu près au moment, le président de la République commence son meeting à Marseille, interrompant du coup la retransmission du meeting de Mme Le Pen sur les chaînes info.
Duel moucheté
Mais ce n'est pas forcément à un combat à distance entre les deux candidats auxquels on a assisté. Hier, lors de la première journée de la convention de son parti, Mme Le Pen avait répondu directement à l'entrée en campagne de M. Sarkozy sur des valeurs de droite.
Aujourd'hui, le ton et la mise en scène sont particulièrement virulents mais les propos ne diffèrent pas fondamentalement des meetings précédents. Le président de la République est une nouvelle fois présenté comme "celui qui a préparé le terrain pour nous conduire à l'abattoir européen et qui pense tous les jours, en se rasant, au gant de fer de Mme Merkel".
Le couplet traditionnel sur l'UMPS est également évoqué mais avec mesure. "Il n'y a plus ni droite ni gauche mais deux candidats de la banque et de la finance qui veulent la mort de la nation", déclare Mme Le Pen.
Grand mix historique
La nation était justement le thème du jour évoqué dans le discours dominical de la candidate. Car pour Mme Le Pen, pas question de changer de stratégie et de réagir ou de marquer à la culotte chaque proposition du candidat de l'UMP.
Aux valeurs de M. Sarkozy, Mme Le Pen répond par ses propres valeurs, mixant les références historiques, se plaçant aussi bien dans la lignée de Philippe-Auguste à Bouvines que dans celles des communards ou du Conseil national de la résistance. Un ode à la nation, gage de paix.
"Patriotes de tous les pays unissez vous ! La fraternité des nations, c'est la seule arme contre la cupidité des spéculateurs", assène-t-elle à la tribune, en renversant les réputations.
"La France aime tous ses enfants, de vieille souche mais aussi ses fils plus récents. Il n'y pas de différence entre français de souche et français immigrés, il n'y a que des Français", déclare-t-elle.
Imitation de Dalida
Mais sitôt le meeting terminé, le duel frontal reprend par l'intermédiaire des journalistes.
Invitée sur I-télé à commenter le meeting de Marseille, Mme Le Pen répond en entonnant la chanson de Dalida "Paroles, paroles", à l'antenne.
Interrogée ensuite sur la dose de proportionnelle évoquée par M. Sarkozy, elle rétorque "qu'il avait déjà fait cette promesse en 2006". "Tant mieux si cela nous donne une cure de rajeunissement mais du point de vue électoral, les Français ne seront pas dupes d'une énième promesse non tenue", ajoute-t-elle.
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