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[Diaporama] Quelles femmes ministrables ? Revue des effectifs en course

François Hollande s'est engagé à "nommer", selon la Constitution, un gouvernement resserré d'une quinzaine de ministres, formé à parité. Une promesse qui ne sera pas simple à tenir pour le président élu, dont l'entourage est majoritairement masculin.
Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Najat Vallaud-Belkacem et Delphine Batho (5 avril 2012) (AFP PHOTO THOMAS SAMSON)

François Hollande s'est engagé à "nommer", selon la Constitution, un gouvernement resserré d'une quinzaine de ministres, formé à parité. Une promesse qui ne sera pas simple à tenir pour le président élu, dont l'entourage est majoritairement masculin.

Quelles femmes dans le premier gouvernement du président Hollande, qui devrait être formé la semaine prochaine dans la foulée du passage de témoin présidentiel, le 15 mai ?

En campagne, François Hollande s'est engagé à nommer un gouvernement resserré, "à parité", même si, avait-il précisé un peu maladroitement, les responsabilités ne seront pas forcément les mêmes.

Dans quel vivier puisera-t-il ? Les anciennes ministres de Lionel Jospin qui ont déjà fait leurs preuves ? La jeune garde qui est montée au créneau pendant cette campagne ? Les élues ? Les alliées ? Passage en revue et en photos.

Focus sur la nouvelle vague

La presse voit dans Najat Vallaud-Belkacem, une des quatre porte-parole du député de la Corrèze pendant sa campagne, la future ministre ou secrétaire d'Etat à la jeunesse ou à l'égalité des chances. Et/ou la porte-parole du gouvernement.

A 34 ans, la photogénique élue municipale lyonnaise a montré pendant la campagne ses talents d'animatrice de meeting et de débatteuse à la télé. Autre qualité, la pugnacité : en 2012 comme en 2007, elle se présente aux législatives dans une circonscription de droite (la 4e du Rhône) contre le successeur de Dominique Perben.

Najat Vallaud-Belkacem (12 mars 2012) (PHOTO / FRED DUFOUR)

A 38 ans, la normalienne Aurélie Filipetti se verrait bien, selon le Nouvel Observateur, à la culture, dossier dont elle était chargée au sein de l'équipe de campagne. Autre maroquin possible pour l'ex-transfuge des Verts : l'environnement.

Joli trajet, s'il se confirme, pour la fille et petite-fille de mineurs de fer lorrains qui avait raconté dans un livre émouvant - "Les derniers jours de la classe ouvrière" - la lente agonie du bassin sidérurgique mosellan, où elle a grandi.

Aurélie Filipetti (8 octobre 2011) (AFP PHOTO / JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN)


La ségoléniste Delphine Batho, 39 ans, a hérité de la circonscription de Melle dans les Deux-Sèvres où fut élue Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charente.

L'ex-militante de la FIDL (syndicat lycéen) et de SOS-Racisme, devenue une des quatre porte-parole de M. Hollande, passe pour bien connaître les sujets de la sécurité. Suffisant pour être ministre, alors que Manuel Valls occupe déjà ce créneau ? A moins qu'il ne passe un cran au-dessus.

Delphine Batho (22 janvier 2012) (FRED DUFOUR / POOL / AFP)

Fleur Pellerin, 38 ans, diplômée de l'Essec, énarque et conseillère à la Cour des comptes, encore inconnue il y a quelques mois, a été chargée du pôle économie numérique dans l'équipe de campagne.

"Si elle n'était pas la plus grande spécialiste du numérique au début, maintenant elle l'est", selon un de ses conseillers cité par l'Obs. Cette rivale de Mme Filipetti est parfois donnée à la culture ou à l'économie numérique.

Fleur Pellerin (16 novembre 2011) (CITIZENSIDE / ZAER BELKALAI)

Les spécialistes en embuscade

La députée de l'Indre, Marisol Touraine, 53 ans, s'est bâtie une réputation de spécialiste des dossiers ardus de protection sociale, sujet dont elle a été chargée aussi bien au PS, comme secrétaire nationale à la solidarité et à la protection sociale, que dans l'équipe de campagne de M. Hollande.

Le nom de cette normalienne - et fille du sociologue Alain Touraine - revient dans les pronostics comme future ministre des affaires sociales.

Marisol Touraine (FRANCK FIFE / AFP)

Du Monde à L'Equipe, Valérie Fourneyron, 52 ans, députée de Seine-Maritime, maire socialiste de Rouen et médecin du sport de profession, est souvent citée comme future ministre des sports.

Interrogée sur cette éventualité par France 3 Haute-Normandie, elle répond simplement : "les responsabilités, ça ne se refuse pas".

Valérie Fourneyron (15 mars 2008) (ROBERT FRANCOIS / AFP)

Les alliées jamais très loin

Malgré le faible score d'Eva Joly au premier tour de la présidentielle (2,3% des voix), les écologistes d'EELV entendent entrer au gouvernement et l'ont fait savoir. A 37 ans, Cécile Duflot, qui veut quitter ses fonctions de secrétaire nationale du parti après les législatives, entrera-t-elle au gouvernement ?

Comme ministre de l'environnement, de l'égalité des chances ? Diplômée de l'Essec, candidate aux législatives à Paris en vertu d'un accord PS-EELV, elle a déjà prouvé qu'elle avait la fibre politique et le sens des négociations.

Cécile Duflot (BERTRAND GUAY / AFP)

Les anciennes de l'équipe Jospin

La cote de Martine Aubry, 61 ans, comme futur premier ministre du président Hollande, a baissé. Les parieurs politiques jouent plutôt gagnant, ces temps-ci, le maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault,

Enarque, la fille de Jacques Delors, ex-ministre du travail des gouvernements Cresson et Bérégovoy, sous François Mitterrand, et de l'emploi dans le gouvernement Jospin, sous Jacques Chirac, a néanmoins l'envergure nécessaire pour tout ministère.

Selon L'Express, elle aurait souhaité la culture comme lot de consolation, avant de se raviser pour aspirer à un plus grand ministère comme l'économie, la justice ou l'éducation nationale.

Martine Aubry (6 mai 2012) (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Parmi les anciennes ministres de Lionel Jospin revient aussi le nom d'Elisabeth Guigou, 65 ans, ancienne garde des Sceaux. Depuis 2002, elle est députée de Seine-Saint-Denis.

Sur son blog, elle débute ainsi son portrait ("Me connaître") : "Je suis née le 6 août 1946 à Marrakech (Maroc), à midi, par 50° à l'ombre. D'où sans doute mon goût pour la chaleur."

Elisabeth Guigou (JEAN-PIERRE MULLER / AFP)

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