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Détournement de la tribune de Hollande : les cybersquatteurs sont-ils dans leur droit ?

L’UMP a annoncé mardi 3 janvier avoir acheté le nom de domaine Lechangementcestmaintenant.fr issu du slogan de François Hollande pour lancer sa campagne : "Le changement, c’est maintenant". Mais le parti majoritaire en a-t-il le droit ?
Article rédigé par Adrian Buffel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min

L'UMP a annoncé mardi 3 janvier avoir acheté le nom de domaine Lechangementcestmaintenant.fr issu du slogan de François Hollande pour lancer sa campagne : "Le changement, c'est maintenant". Mais le parti majoritaire en a-t-il le droit ?

La riposte numérique de l'UMP au lancement de la campagne de François Hollande n'a pas tardé. Le parti du président a annoncé mardi avoir acheté sur Internet, peu après la publication de la tribune de François Hollande dans le journal Libération, le nom de domaine Lechangementcestmaintenant.fr.

Mais cette pratique, nommée "cybersquatting", est-elle vraiment légale ?

Pour faire simple, lorsqu'un internaute tape l'adresse liée à ce nom de domaine, il arrive sur un site qui détourne la Une du quotidien Libération, rebaptisé L'Hibernation. Réalisé par les Jeunes Populaires, ce pastiche parodie le titre de la tribune de François Hollande publiée mardi dans Libération.

La Une du faux journal devient du coup : "le reniement, c'est maintenant".

"Le nom de domaine a été acheté dès hier soir par l'UMP car François Hollande et ses équipes ont juste oublié de sécuriser le slogan sur Internet", s'est réjoui un membre de la direction de l'UMP sur le site Les Inrocks. "Il va peut-être devoir changer de slogan !".

Or, d'après Numerama, le slogan "n'a pas fait l'objet d'un dépôt de marque auprès de l'INPI (l'Institut national de la propriété industrielle)".

Néanmoins, d'après le décret du 1er août 201, "l'enregistrement d'un nom de domaine principalement dans le but de nuire à la réputation du titulaire d'un intérêt légitime" est considéré "de mauvaise foi" et donc illicite.

Une pratique répandue

Interrogé sur la question, le Parti socialiste "n'a pas prévu de réagir pour l'instant". Benoît Thieulin, cofondateur de la plateforme communautaire La Netscouade et ancien directeur de campagne de Ségolène Royal en 2007, a tout de même partagé son sentiment sur BFM TV.

Pour lui, cette pratique "reste quand même un truc de militants, [qui] ressemble à l'équivalent du collage d'affiches à l'heure du numérique. Ce que ça mesure, c'est bien plus les muscles des équipes de campagne de part et d'autres."

Il faut dire que le "cybersquatting" est une pratique répandue. En octobre, un internaute avait réservé le nom de domaine Hollande2012.fr.

Le président de la République n'est pas épargné. Le nom de domaine Nicolassarkozy2012.fr renvoie vers un site de tatouage. De même, l'adresse Unionpourunmouvementpopulaire.fr renvoie vers le site lié au compte Twitter .

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