Départ de Gérard Collomb après les européennes : "C'est tout à fait curieux d'avoir un ministre qui annonce aussi à l'avance son départ du gouvernement"
Gérard Collomb a annoncé mardi dans la presse qu'il sera candidat aux élections municipales de Lyon en 2020 et envisage de quitter le gouvernement après les élections européennes qui se tiendront en mai prochain. Un timing qui surprend Bruno Cautrès, chercheur au CNRS et au au Cevipof.
Gérard Collomb annonce sa candidature aux élections municipales de 2020 à Lyon et son éventuel départ de son poste de ministre de l'Intérieur après les élections européennes de mai 2019, dans un entretien à L'Express mardi 18 septembre. Pour Bruno Cautrès, chercheur au CNRS, au Cevipof et professeur à Sciences Po, "c'est une demi-surprise", a-t-il commenté sur franceinfo. "On a vu Gérard Collomb au début du mois de septembre qui était jusqu'à présent l'un des plus fidèles d'Emmanuel Macron, on l'a vu pointer un certain manque d'humilité d'après lui du pouvoir exécutif, et donc tout le monde avait interprété ça comme un signe qu'il y avait peut-être quelque chose entre le ministre de l'Intérieur et son président de la République", explique le chercheur.
En revanche, il s'étonne de l'anticipation de l'annonce : "Ça c'est tout à fait curieux, effectivement, d'avoir non seulement un ministre qui annonce, mais qui annonce aussi longtemps à l'avance son départ du gouvernement." Selon Bruno Cautrès, "ça montre que sans aucun doute on essaie de préparer le départ de Gérard Collomb, qui est un poids lourd du gouvernement (...) et d'anticiper ça afin de gérer cela de meilleure manière qu'on ne l'a fait avec Nicolas Hulot".
Du flottement place Beauvau dans les mois à venir
Mais l'annonce pourrait poser problème dans les derniers mois d'exercice de Gérard Collomb au ministère de l'Intérieur, poursuit-il. "Lorsqu'un ministre annonce des mois à l'avance qu'il va quitter le gouvernement, bien évidemment, la parole de ce ministre, notamment pour les négociations avec son administration - les fonctionnaires, les postes à pourvoir, ou éventuellement des ré allocations de moyens - n'est plus exactement la même puisque tout le monde pense déjà à qui sera le successeur, avec qui on va négocier dans les mois qui arrivent", souligne Bruno Cautrès.
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