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Démission du maire de Saint-Brevin : les décomptes des agressions d'élus manquent de précision

Le gouvernement va lancer son "Centre d'analyse et de lutte contre les violences faites aux élus" mercredi 17 mai. Actuellement, les chiffres des agressions d'élus recensés par le ministère de l'Intérieur sont différents de ceux de l'association des maires de France.
Article rédigé par franceinfo - Caroline Felix
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Buste de Marianne à Mulhouse. Novembre 2021. Photo d'Illustration. (SEBASTIEN BOZON / AFP)

La démission du maire de Saint-Brevin en Loire Atlantique a remis en lumière les agressions d'élus, mais pour l'instant le recensement de ces violences est partiel. Il existe deux décomptes : le recensement du ministère de l'Intérieur et celui de l'AMF, l'Association des maires de France. L'un et l'autre manquent de précision. Le président de l'AMF, David Lisnard, a réclamé jeudi 11 mai une "étude précise du phénomène d'agressions d'élus" et de son côté le gouvernement va lancer mercredi 17 mai la création d'une cellule dédiée à ce sujet le "Centre d'analyse et de lutte contre les violences faites aux élus".

>>> Qu'est-ce que la "cellule de lutte" contre les atteintes aux élus promise par le gouvernement ?

Le décompte qualitatif mais partiel de l'AMF

L'association des maires de France utilise l'observatoire des agressions envers les élus. Depuis 2020, il permet à chaque conseiller municipal, adjoint ou maire de témoigner précisément des atteintes qu'il subit, des atteintes physiques ou verbales. Cet observatoire à l'ambition de mener une étude qualitative avec une typologie des agressions. Mais il est loin d'être exhaustif, puisque ce comptage est établi à partir d'articles de presse et de signalements de victimes. Il faut donc qu'elles pensent à la faire. Selon le décompte de cet observatoire, les violences contre les élus municipaux étaient en hausse de 15% l'an dernier avec environ 1 500 agressions en 2022.

Les chiffres du ministère de l'Intérieur

Le décompte du ministère de l'Intérieur est un peu plus complet. Il s'appuie sur les remontées des préfectures : c'est à dire les mains courantes ou les plaintes déposées par les élus au commissariat ou en gendarmerie. Cela ne concerne pas que les élus municipaux mais aussi tous les autres élus, commes les députés, par exemple. D'après les derniers chiffres, les violences ont grimpé de 32% en 2022 avec 2 265 plaintes ou signalements, il s'agit principalement d'agressions verbales.

Mais au-délà de ces chiffres bruts, il n'y a pas d'étude qualitative. Aucune typologie des agressions n'est faite, on ignore quelles catégories d'élus sont visées, et quelles sont les zones géographiques concernées. On ne sait rien non plus des réponses pénales alors que l'AMF déplore le nombre de plaintes classées sans suite. C'est pourquoi David Lisnard le président de l'association veut prendre pour exemple ce qui se fait déjà pour les violences conjugales chaque année. Le ministère de l'Intérieur fournit une étude très détaillée des morts violentes au sein du couple.

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