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Déclarations de Hollande : "Pas à la hauteur" pour Luc Chatel

Après les annonces de François Hollande pour redresser la situation économique, le secrétaire général intérimaire de l’UMP, a estimé qu’elles n’allaient pas assez loin. La CFDT a quant à elle "approuvé".
Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (La prime pour l'emploi devrait fusionner avec le RSA © Maxppp)

Quelles réactions après annonces de François Hollande ce mercredi ? Le chef de l’Etat a promis des gestes fiscaux et a annoncé que la prime pour l’emploi et le RSA allaient fusionner. Luc Chatel, secrétaire général intérimaire de l'UMP, a affirmé que "les déclarations du président de la République ne sont pas à la hauteur de la gravité de la situation ". Pour lui, François Hollande est "dépassé par l’ampleur de ses propres échecs ", notamment aux regards des derniers chiffres de croissance.  

"La confiance n'est plus là (...) les salariés, comme les Français, ne sont pas dupes" (Luc Chatel)

 "On nous annonce une fusion de la prime pour l'emploi et du Revenu de solidarité active, ainsi qu'une modification du barème de l'impôt sur le revenu. Mais il ne s'agit là en réalité que d'un dispositif de remplacement imaginé à la hâte après le camouflet, début août, de la censure du Conseil Constitutionnel ", estime-t-il.

 

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Autre réaction, celle de la CFDT qui "approuve que soit mis fin à la superposition de plusieurs dispositifs générateurs d'effets de seuil incompréhensibles pour les salariés, de difficultés d'accès et facteurs d'injustice ". Cependant, on "ne peut pas en rester là ", nuance la centrale syndicale.

"Augmenter le SMIC aurait été une solution plus simple"

Pour l’Unef (Union nationale des étudiants de France), la fusion du "RSA activité" et de la prime pour l’emploi doit être l'"occasion " de "mettre en place un dispositif unique qui permette aux jeunes d'accéder au droit commun ". Le secrétaire général de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, pense lui qu'il "risque d'y avoir des perdants ". 

"Augmenter le SMIC aurait été une solution plus simple ", explique-t-il dans une interview sur France Info. “Il y avait une mesure très simple que pouvait prendre le gouvernement (...) : donner un coup de pouce au SMIC. Ca ce serait traduit très rapidement sur les fiches de payes. Mais visiblement, l’idée même d’augmenter le SMIC les perturbe" .

Par ailleurs, Jean-Claude Mailly appelle à changer de cap, concernant le pacte de responsabilité.  Il n'est pas choqué par un versement d'aides aux entreprises, mais précise qu'il faut les"cibler. Il faut des contrats, des contreparties ", explique-t-il.

Assouplissement des seuils sociaux

François Hollande a également demandé un assouplissement des seuils sociaux qui fixent des obligations légales aux employeurs à la fois en terme fiscal et en matière de représentation des salariés. "Nous ne sommes pas pour une remise en cause des seuils, ni pour discuter de cette question-là ", a estimé Jean-Claude Mailly.

 

"Il faut une représentation des salariés dans les entreprises, il n'est pas question qu'on y touche", a souligné Luc Bérille, numéro un de l'Unsa, qui pense que des compromis restent tout de même possibles.

 

Du côté du patronat, Jean-François Roubaud, président de la CGMPE a affirmé qu’il fallait "renforcer le dialogue social dans les entreprises, mais de là à ce que 18 personnes dans une structure de 52 salariés soient en charge du CE du CHSCT ou d'autres instances représentatives c'est beaucoup trop ". "Des formes spécifiques de représentation des salariés des petites entreprises doivent être imaginées ", estime-t-il.

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