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Quand François Hollande qualifiait la déchéance de nationalité de "chose de droite" qui "n'apporte rien"

Quatre mois avant de l'évoquer face au Congrès, le président condamnait cette mesure, affirment deux journalistes dans un livre.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président de la République, François Hollande, délivre un discours à Paris, le 14 mars 2016. (MICHEL EULER / AFP)

Visiblement, le président a changé d'avis. La déchéance de la nationalité fait partie de ces "choses de droite qui sont de l'ordre du symbolique et qui n'apportent rien à la lutte contre le terrorisme", expliquait François Hollande il y a quelques mois, affirment deux journalistes dans un livre, dont des extraits ont été publiés par Le Monde, mercredi 17 mars.

Dans ce livre, Le pari (éd. Plon) à paraître le 24 mars, Charlotte Chaffanjon et Bastien Bonnefous relatent un entretien avec le président de la République le 16 juillet 2015, soit six mois après les attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher et quatre mois avant les attaques du Bataclan et du Stade de France.

François Hollande refusait la "surenchère"

"On voit bien qu'il y a des sujets qui s'installent, comme le terrorisme, la question de l'immigration, le vivre-ensemble, la religion, l'islam... analyse alors le président de la République. On voit bien comment la droite et l'extrême droite essaient d'utiliser les inquiétudes réelles des Français, pour en faire des sujets de la présidentielle."

Si on est, sur ces sujets-là, dans une surenchère avec la droite, c'est comme dire : bon finalement, l'extrême droite et la droite ont raison.

François Hollande

cité dans le livre "Le pari"

"Il faut que l'on montre que la lutte contre le terrorisme n'est pas un sujet de division, argue le chef de l'Etat. Surtout lorsque la droite cherche à nous emmener sur un terrain qui n'est pas le nôtre." Selon les auteurs, François Hollande liste alors, avec "une pointe de mépris dans la voix", "les idées qu'il refuse de faire siennes", dont la déchéance de nationalité.

La déchéance proposée face au Congrès

Quatre mois plus tard, après les attentats du 13 novembre, le président de la République annonçait, devant le Parlement réuni en Congrès, sa volonté d'une réforme constitutionnelle comprenant l'élargissement de la possibilité de déchoir de la nationalité française aux binationaux, même nés français, et condamnés pour terrorisme. Le projet, très critiqué à gauche, est actuellement examiné au Sénat.

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