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Débat policé entre Fillon et Copé

Les deux prétendants à la présidence de l'UMP débattaient pour l'unique fois avant l'élection du 18 novembre. Sans surprise, François Fillon s'est posé en "rassembleur", et Jean-François Copé en tenant d'une droite "décomplexée". Mais aucun des deux candidats n'a pris le risque d'apparaître comme le diviseur de son camp.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Philippe Wojazer Reuters)

À un peu plus de trois semaines de l'élection, le 18 novembre, les deux candidats se retrouvaient sur le plateau de "Des paroles et des actes" sur France 2. À leur arrivée dans les studios de la Plaine Saint-Denis, Jean-François Copé et François Fillon ont évoqué brièvement leur état d'esprit : un débat non pas "décisif " mais "important ", aux yeux du secrétaire général de l'UMP ; un débat qu'il aborde avec d'autant plus de "gravité " que "la situation de notre pays est difficile ", pour l'ex-Premier ministre. 

Fillon "rassembleur", Copé "droite décomplexée"

L'ex-premier ministre a ouvert le bal, pendant les 30 premières minutes de l'émission. François Fillon se pose en "rassembleur ", il l'a à nouveau répété. "Parfois ce
débat
" sur son positionnement plus ou moins à droite "aboutit à des
caricatures... J'étais devenu centriste, ce qui est vraiment très, très éloigné
de mon tempérament et de mes convictions. Non seulement c'est agaçant, 
mais c'est
inexact !
", a-t-il déclaré.

Interrogé pour savoir si il était plus de droite que son rival, le secrétaire général de l'UMP a expliqué que son positionnement "c'est celui d'une droite décomplexée, qui s'assume, qui est fière d'elle-même ". Il a défendu "la fierté d'être de droite avec des valeurs " héritées des parents, des professeurs et "dont on n'a pas à s'excuser ".

Fillon rejoint Copé sur la ligne du "ni FN ni PS"

Pour la première fois jeudi soir, François Fillon s'est accordé avec la position de son rival, qui refuse d'appeler à voter pour un candidat PS face à un candidat FN en cas d'absence de l'UMP au second tour d'une élection. "On ne peut pas demander aux électeurs de l'UMP de voter pour un Parti socialiste qui est en train de conduire le pays dans le mur, ça n'est pas possible ! ", a déclaré l'ancien Premier ministre, qui avait critiqué cette ligne lors des élections cantonales de 2011.

Les deux candidats opposés au mariage homosexuel

François Fillon et Jean-François Copé sont également tombés d'accord, sans surprise, sur le mariage homosexuel. Ils sont tout les deux en opposition "totale" avec le projet de loi de François Hollande. L'ex-premier ministre a d'ailleurs demandé au chef de l'État de renoncer à son projet, en annonçant que si le texte
était voté, l'opposition le remettrait en cause en cas d'alternance.

De son côté le secrétaire général de l'UMP, député-maire de Meaux, a affirmé qu'il ne célébrerait pas de
mariage homosexuel et qu'il déléguerait cette tâche à ses adjoints, si
la loi était adoptée. Jean-François Copé avait jusqu'ici toujours refusé
de répondre à cette question. 

"Si je suis élu, la première personne que j'appelerai ce sera François" (Jean-François Copé)

Pendant toute la durée du débat, Jean-François Copé et François Fillon ont fait assaut d'amabilités l'un envers l'autre. "Je n'ai pas d'adversaire dans cette campagne, il y a une compétition et vous n'avez rien entendu depuis le début de cette campagne dans ma bouche la moindre formule qui puisse être désagréable à l'égard de Jean-François ", a indiqué François Fillon. "Même chose pour moi ", a approuvé Jean-François Copé en saluant la qualité d'une "campagne qui se passe remarquablement bien ", allant jusqu'à ajouter : "c'est un engagement que je prends, si je suis élu, la première personne que j'appelerai ce sera François pour que l'on travaille ensemble ".

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